Prendre en compte les votes blancs est un débat ancien qui resurgit à chaque élection. Au Sénat, ces 15 dernières années plusieurs propositions de loi visant à reconnaître le vote blanc aux élections ont été déposées.
Toutefois, en ce qui concerne l’élection présidentielle, une prise en compte des votes blancs et nuls nécessiterait une révision de la Constitution car son article 7 précise que « le président de la République est élu à la majorité absolue des suffrages exprimés ».
Dimanche 24 avril, au second tour de l’élection présidentielle, sur 48 752 500 électeurs inscrits, 13 656 109 se sont abstenus (28,01 %), un record depuis 1969.
Mais parmi les 35 096 391 votants, 2 228 044 ont voté blancs (4,57 %) et 790 946 ont voté nuls (1,62 %). Indique le ministère de l’Intérieur.
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Si les bulletins blancs avaient été intégrés au pourcentage des suffrages exprimés, Emmanuel Macron n’aurait pas été élu avec 58,5 % des voix, mais avec 54,7 % des voix de l’ensemble des votants. C’est-à-dire des Français qui se sont déplacés aux urnes. Marine Le Pen passerait, elle, de 41,46 à 38,8 % des voix.
Plus révélateur, en intégrant le taux d’abstention, 28 %, Emmanuel Macron est réélu avec 38,2 %, Marine Le Pen ferme la marche avec 27,3 %.
Si l’on compare avec le duel qui a opposé les deux candidats il y a cinq ans. L’abstention était plus faible (25,4 %), mais les votes blancs (6,35 %) et nuls (2,24 %) étaient plus hauts. Avec les votes blancs intégrés aux suffrages exprimés, Emmanuel Macron est vainqueur avec 60,3 % (contre 66,1 %). Marine Le Pen passe de 33,9 % à 30,9 %.
En prenant en compte l’abstention, Emmanuel Macron rassemblait tout de même 43,6 % des inscrits contre 22,4 % pour Marine Le Pen.