Le président russe Vladimir Poutine a justifié lundi avoir reçu en Russie la candidate Front national à la présidentielle Marine Le Pen durant la campagne, à l'issue de sa première rencontre avec le président Emmanuel Macron.
Marine Le Pen s'était rendue à Moscou le 24 mars, en pleine campagne électorale en France, pour être notamment reçue pour la première fois officiellement par le président Vladimir Poutine.
"Ce n'a pas été sa première visite à Moscou, elle y vient régulièrement", a assuré M. Poutine lors d'une conférence de presse conjointe avec M. Macron à Versailles, où les deux hommes se sont entretenus pour la première fois depuis la prise de fonctions du président français le 14 mai.
"Nous sommes prêts à accueillir tout le monde. Et quand Mme Le Pen nous a demandé de l'accueillir, pourquoi aurions-nous dû refuser?", s'est-il défendu.
"D'autant plus qu'elle a toujours prôné un développement des relations avec la Russie. Cela aurait été bizarre de l'avoir rejetée", a souligné le président russe.
La visite de Marine Le Pen a suscité en France des craintes d'une éventuelle ingérence russe dans l'élection présidentielle, alors que Moscou a été à plusieurs reprises accusée d'avoir tenté d'influencer les élections présidentielles aux Etats-Unis. Ces craintes tout comme les accusations d'ingérence dans le processus électoral américain ont pourtant été fermement rejetées par le Kremlin.
"Croyez-vous que nous n'étions pas au courant des sondages de l'opinion publique en France, que nous ne voyions pas qui était soutenu par la majorité des Français?", a lancé M. Poutine.
Il a toutefois ajouté "ne pas considérer comme n'ayant aucun sens les points de vue" de Mme Le Pen, notamment sur l'Union européenne.
"Mais c'est mon opinion personnelle", a-t-il souligné.