La Commission européenne devrait pouvoir entrer en fonction dès le 1er décembre après l’accord entre les trois principaux partis européens sur le collège des commissaires. Un accord qui illustre la place centrale de la droite européenne, prête à s’allier avec l’extrême droite.
Présidentielle 2027 : « Il n’est jamais inutile de se préparer, et donc Edouard Philippe se prépare », confie Gilles Boyer
Par Romain David
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« Rien ne sert de courir il faut partir à point ». À quatre ans de la prochaine élection présidentielle, la morale du « Lièvre et de la Tortue » pourrait servir d’adage à plusieurs personnalités politiques, dans un contexte où l’impossibilité pour Emmanuel Macron de candidater à un troisième mandat successif aiguise déjà les appétits. Et parmi les candidats putatifs, l’ancien Premier ministre Edouard Philippe, dont le journaliste Ludovic Vigogne nous apprend dans son essai Les sans jours, publié chez Bouquins, « la détestation » que nourrit désormais le chef de l’Etat à son égard.
Invité ce vendredi 21 avril de « Bonjour chez vous », la matinale de Public Sénat, le député européen Gilles Boyer, membre du parti Horizons et ancien proche conseiller d’Edouard Philippe à Matignon, a tout naturellement été interrogé sur les ambitions présidentielles de ce dernier. « À quatre ans d’une échéance, il y a toujours un doute, mais ce qu’Édouard Philippe dit souvent, c’est qu’il n’est jamais inutile de se préparer, et donc il se prépare », a-t-il confié.
« Un travail de préparation commence »
« Personne ne sait à quatre ans de l’échéance quels seront les grands pôles et les grandes lignes de fracture de l’élection présidentielle. Il est trop tôt pour dire qui pourrait être le candidat de qui. L’important, je le rappelle, c’est de se préparer pour une campagne qui sera difficile. On ne sait pas sur quels sujets elle va porter. Il faut être prêt à tout affronter », poursuit Gilles Boyer.
« Edouard Philippe s’est lancé dans un travail de structuration de son mouvement politique Horizons, et de réflexion sur les idées. Il voit beaucoup de monde, il est en train d’écrire un livre », indique notre invité. « C’est un travail de préparation qui commence. Ensuite, on verra bien ce que l’avenir nous réserve. »
« Il n’y a pas de primaire dans les statuts d’Horizons. Edouard Philippe est chef du parti, je ne sais pas s’il le restera jusqu’en 2027. On verra qui sera en situation d’être candidat », ajoute encore l’eurodéputé.
Enquêtes d’opinion
Le maire du Havre a été désigné personnalité politique préférée des Français dans le baromètre politique Odoxa-Mascaret de février, avec une cote d’adhésion à 41 %, devant Marine Le Pen, la présidente du RN (35 %) et Bruno Le Maire, le ministre de l’Economie (28 %). Laurent Wauquiez, souvent présenté comme le candidat de la droite pour 2027, n’arrive qu’en douzième position, avec une cote d’adhésion à 15 %. « Ce sont des instruments de mesure dont j’ai appris à évaluer la fragilité », nuance Gilles Boyer. « Il vaut mieux être en haut de ces classements qu’en bas, mais en 25 ans de politique j’ai appris que cela n’avait qu’une signification très relative pour l’avenir ».
Par ailleurs, un sondage publié le 4 avril par l’Ifop, indique qu’Edouard Philippe (26 %) serait en mesure d’accéder au premier tour, si l’élection présidentielle avait lieu en ce moment, juste derrière Marine Le Pen (29 %). « Je suis très déconcerté par l’apparition de sondages à quatre ans de l’échéance. Pour moi, cela n’a aucune signification », balaye le député européen. « Quoi qu’il arrive, il faudra faire campagne pour quelque chose plutôt que contre quelqu’un, la politique c’est convaincre ».