La Commission européenne devrait pouvoir entrer en fonction dès le 1er décembre après l’accord entre les trois principaux partis européens sur le collège des commissaires. Un accord qui illustre la place centrale de la droite européenne, prête à s’allier avec l’extrême droite.
Polémique Cnews et Europe 1 : Pap Ndiaye déplore être interrogé sur « la dérive extrême droitière d’une chaîne de télévision »
Par Thomas Fraisse
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Les parlementaires ne lâchent pas le ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, Pap Ndiaye. Hier interpellé à l’Assemblée nationale au sujet de propos polémiques sur la chaîne de télévision Cnews et la radio Europe 1, le Ministre a une nouvelle fois été attaqué ce mercredi lors de la séance de questions d’actualité au gouvernement. Ce dimanche, sur Radio J répondant à une question sur la grève des journalistes du Journal du Dimanche, Pap Ndiaye s’en est pris à la fois au milliardaire Vincent Bolloré et à son groupe de médias, dont la chaîne de télévision Cnews et la radio Europe 1. « Quand vous regardez Cnews, quand vous regardez ce qu’est devenu Europe 1, la conclusion s’impose. Cnews, c’est très clairement d’extrême droite. Je pense qu’ils font du mal à la démocratie, il n’y a aucun doute. Lutter contre l’extrême droite, je considère que c’est une priorité ».
Pour le sénateur de la Loire Bernard Fournier (LR), « l’heure est grave ! ». Il dénonce une stigmatisation par le Ministre de deux médias, ce qui est – pour le sénateur – contraire aux libertés de la presse et d’expression. « À court d’argument, vous avez brandi l’ultime mise en cause : ces deux médias seraient d’extrême droite la plus radicale », s’est indigné le sénateur. Il regrette : « Comment Monsieur le Ministre avez-vous pu vous laisser aller à une telle facilité ? Comment avez-vous pu fustiger un média parce qu’il ne pense pas comme vous ? Que faites-vous de la liberté des journalistes à s’exprimer ? Que faites-vous de la liberté et de l’indépendance de la presse ? Vous faites preuve d’un terrible mépris vis-à-vis de tous ceux, spectateurs et auditeurs, qui les regardent et les écoutent ! »
Tout comme hier, Pap Ndiaye a tenu a confirmé ses propos. « Il est de mon droit le plus strict de donner un point de vue sur la ligne éditoriale d’une chaîne de télévision, il ne s’agit pas de censurer qui que ce soit ». En clair, le Ministre se sent libre d’évoquer sans détour sa pensée concernant des médias.
Des sujets plus « essentiels »
En fin de prise de parole, le sénateur Bernard Fournier a tenu à rappeler que d’autres sujets mériteraient d’être discutés par le Ministre. « Plutôt que de vous en prendre à la liberté d’expression, il serait plus judicieux que vous apportez de vraies réponses à l’effondrement du niveau scolaire, au déclin de la France dans les classements internationaux, à la flambée des atteintes à la laïcité, aux difficultés de recrutement des enseignants ou encore au sentiment légitime d’abandon qui les anime », énumère-t-il. « Monsieur le Ministre, ne pensez-vous pas que nos enfants et le personnel de l’Éducation nationale que des anathèmes et des propos inutilement polémiques ? »
Toutefois, le Ministre a eu le dernier mot. « Si, Monsieur le Sénateur, vous aviez écouté mon interview dans sa durée sur les grands chantiers de l’Éducation nationale, vous m’auriez interrogé sur la parentalité et l’implication des parents dans la scolarité des enfants, vous m’auriez interrogé sur l’orientation des élèves avec la découverte des métiers, vous m’auriez interrogé sur la réforme du bac et les pistes de travail pour la réforme du troisième trimestre… », assène Pap Ndiaye avant de conclure. « Voilà, Monsieur le Sénateur, les sujets sur lesquels vous auriez pu m’interroger. Des sujets quand même plus essentiels que la dérive extrême-droitière d’une chaîne de télévision ».
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