La Commission européenne devrait pouvoir entrer en fonction dès le 1er décembre après l’accord entre les trois principaux partis européens sur le collège des commissaires. Un accord qui illustre la place centrale de la droite européenne, prête à s’allier avec l’extrême droite.
« Petit télégraphiste du Kremlin », « patriote de pacotille » : affrontement entre Raphaël Glucksmann et Thierry Mariani sur ses liens avec la Russie
Par Alexis Graillot
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Une prise à partie de presque dix minutes. Un temps qui a dû paraître interminable pour l’eurodéputé du Rassemblement National (RN), Thierry Mariani, envoyé en lieu et place de Jordan Bardella, qui avait fait le choix de décliner l’invitation de Public Sénat, pour le premier grand débat à moins de 3 mois des élections européennes.
Ce dernier a en effet été (comme prévu) la cible de ses opposants, lui reprochant ses amitiés russes et ses liens avec un certain nombre de régimes autoritaires. Une position que Thierry Mariani a essayée tant bien que mal de défendre, en différenciant sa position personnelle de celle de son parti.
« Vous avez servi la soupe à ce régime »
Interrogé sur ses positions sur le conflit russo-ukrainien et notamment sa proximité avec Vladimir Poutine, Thierry Mariani a essayé de se défendre, affirmant que la ligne du Rassemblement National était « d’éviter l’escalade et de soutenir l’Ukraine », tout en déclarant que « l’Europe n’est pas menacée », cette dernière étant « couverte par l’OTAN ».
Une dernière phrase qui a fait bondir les candidats de gauche, et en premier lieu, Raphaël Glucksmann, qui a accusé le candidat du Rassemblement National, d’être « le petit télégraphiste du Kremlin ». « Vous êtes sur la liste noire du Parlement européen » tance le candidat du PS-Place Publique, qui s’en prend violemment à l’ex-député LR : « Vous avez servi la soupe à ce régime », « vous êtes un patriote de pacotille », s’emporte le co-président de Place Publique. « Vous et vos alliés, vous êtes une cinquième colonne dans la démocratie », étrille Raphaël Glucksmann, en référence à une expression désignant les partisans cachés au sein d’un État ou d’une organisation d’un autre État.
« Vous préférez soutenir les islamistes syriens ? »
De son côté, Marie Toussaint (EELV) ne s’est également pas privée de sauter dans la brèche ouverte par le candidat socialiste : « Vous avez pris de l’argent de Monsieur Poutine, Monsieur Mariani ? », s’interroge l’écologiste. Qualifiant le candidat RN d’« agent du Kremlin », elle lui a par la suite demandé s’il avait aidé l’ancien patron du KGB à « surveiller des élections fantoches ».
Semblant accuser le coup des offensives de ses adversaires, Thierry Mariani a tenté de contre-attaquer, demandant à Marie Toussaint : « Vous préférez soutenir les islamistes syriens ? ». Il s’en est également pris au Président de la République, Emmanuel Macron, qui avait reçu Vladimir Poutine en grandes pompes à Versailles, 2 mois après son élection, ainsi qu’à Brégançon en 2019 : « Mes relations avec Poutine sont moins fréquentes qu’avec Monsieur Macron », s’est défendu le candidat RN, qui a rappelé que le chef de l’Etat « a reçu Vladimir Poutine sur son lieu de vacances ».
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