C’est une véritable partie de ping-pong qui oppose depuis hier soir le Premier Ministre et le Rassemblement National après la proposition de Gabriel Attal à Marine Le Pen d’un « débat » sur l’agriculture, chez nos confrères du Figaro. Le Premier Ministre en a remis une couche ce matin, accusant le parti d’extrême-droite de dire « tout et son contraire » sur l’agriculture.
« Madame Le Pen n’était même pas dans l’hémicycle au moment de la loi EGALIM »
Le Premier Ministre a d’abord rappelé l’importance du Salon de l’Agriculture, qui commence ce samedi 24 février, et son « souhait » que les partis politiques ne prennent pas en « otage » cet événement. Ciblant ensuite spécifiquement le parti d’extrême droite, il a déploré ses « changements de pied incessants » sur l’agriculture, mettant l’accent en particulier sur les positions fluctuantes du parti sur la politique agricole commune (PAC) : « En 2019, au Parlement européen, le RN a voté contre la PAC. En 2021, ils votent pour et en 2024, ils sont à nouveau contre », cingle le chef du gouvernement.
Le Premier ministre a dans la foulée, insisté sur l’absence de vote pour les différentes réformes en faveur des agriculteurs mises en place depuis la prise de fonction d’Emmanuel Macron : « Les députés RN n’ont pas voté la loi sur l’assurance récolte ». « Madame Le Pen n’était même pas dans l’hémicycle sur [ au moment du vote] la loi EGALIM » a taclé Gabriel Attal, concluant que le refus du débat de la part de l’ancienne présidente du Rassemblement National montrait qu’« elle n’est pas très à l’aise sur ces questions et elle a peur que cela se voit ».
« Le Premier Ministre cherche à brûler les étapes »
La veille, l’ex-finaliste à la présidentielle avait accusé Gabriel Attal de « brûler les étapes », le renvoyant à la tête de liste et président du parti, Jordan Bardella, qui a abondé sur X (ex-Twitter) et accusé le chef du gouvernement de « jouer l’esquive ».
Le président du Rassemblement National en a d’ailleurs remis une couche ce matin à l’occasion de son interview dans la matinale de CNews. « Si les agriculteurs sont en colère, ce n’est pas de la responsabilité du Rassemblement National : c’est à cause des accords de libre-échange et du Green Deal soutenus par Emmanuel Macron et Gabriel Attal » a-t-il déploré.