Après la chute du gouvernement de Michel Barnier, le chef de l’Etat dispose d’une marge de manœuvre aussi réduite qu’au lendemain des législatives anticipées pour trouver un nouveau Premier ministre, dans la mesure où les équilibres politiques restent les mêmes à l’Assemblée nationale, observe le sondeur Stéphane Zumsteeg, invité de Public Sénat ce mercredi 4 décembre. Toutefois, l’échéance budgétaire de la fin d’année devrait pousser Emmanuel Macron à agir rapidement.
Outre-mer : les propositions des candidats à la présidentielle
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Nathalie Arthaud pour un Smic à 1800 euros par mois
La candidate de Lutte Ouvrière ne fait pas de distinction entre les travailleurs de la métropole et ceux de l’Outre-mer. Elle défend l’instauration d’un salaire net minimum de 1800 euros par mois et l’interdiction des licenciements “qui alimentent le chômage”.
François Asselineau veut maintenir l’octroi de mer
Lors du grand oral des candidats devant l’Assemblée des maires de France, François Asselineau avait répondu à une question du président des maires de Guadeloupe, qui lui avait d’ailleurs donné son parrainage.
Pour le candidat du Frexit, l’Union européenne est l’une des causes des problèmes de l’Outre-mer. “Bruxelles veut remettre en cause l’octroi de mer”, taxe française, applicable à la plupart des produits importés, dans les régions d'outre-mer, “alors que c’est une ressource fondamentale pour ces territoires”. François Asselineau maintiendra l’octroi de mer et le réévaluera.
“Je ne suis pas non plus le père Noël et je renforcerai la capacité de gestion des communes d’Outre-mer et veillerai à leur désendettement”, a-t-il ajouté.
Jacques Cheminade pour un Smic ultra-marin
Jacques Cheminade veut établir un salaire minimum spécifique aux territoires d’Outre-mer “en fonction du coût réel de la vie.” Il veut mettre en place “un institut évaluant le prix réel des biens de consommation payés sur place”. Le candidat de Solidarité et Progrès veut rétablir “une politique de quotas et de protection douanière pour les produits locaux en se libérant de la tutelle de Bruxelles.”
Nicolas Dupont-Aignan veut rendre les DOM visibles
Le candidat de Debout la France veut promouvoir la visibilité de l’Outre-mer avec des quotas d’émissions sur les chaînes publiques. Il divisera par deux le prix des billets d’avion. Il lancera un plan de rénovation et d’écoles primaires. Le contrôle aux frontières sera renforcé pour lutter contre les trafics et l’immigration clandestine.
François Fillon ne supprimera pas d’emplois publics ultra-marins
Alors qu’il souhaite supprimer 500 000 postes de fonctionnaires pour alléger la dépense publique, François Fillon assure vouloir “stabiliser les effectifs de la fonction publique” en Outre-mer “tant que la situation du chômage sera critique”.
Pour résoudre le problème de la sécurité, qui est au coeur des manifestations en Guyane, François Fillon veut augmenter “les moyens des forces de sécurité et ceux de l’autorité judiciaire et construire des places de prison” dans le cadre de son programme national. Il souhaite également construire ou rénover 150 000 logements sur dix ans, grâce à une enveloppe de 550 millions d’euros par an.
Benoît Hamon défend le bilan de François Hollande
En déplacement aux Antilles début mars, Benoît Hamon y a défendu le bilan de la politique de François Hollande pour l’Outre-mer.
Le vainqueur de la primaire de gauche veut faire des Outre-mer des territoires pionniers dans "l'économie verte et l'économie bleue", et de maintenir les dotations aux collectivités locales. En matière d'éducation, il s'est engagé à limiter à 20 le nombre d'élèves par classe de CP, CE1 et CE2, et à mettre en place un droit à la scolarisation dès l'âge de 2 ans.
Il a aussi promis qu'il reprendrait une proposition de loi du député Lurel pour mettre en place une loi d'indemnisation pour les victimes du chlordécone, un insecticide cancérogène et perturbateur endocrinien longtemps utilisé dans la production de bananes aux Antilles.
Marine Le Pen renforce la police aux frontières ultra-marines
Marine Le Pen veut créer un grand ministère de l’Outre-mer et de la Mer. Elle augmentera fortement les effectifs de la Police aux frontières pour lutter contre les trafics et l’immigration clandestine. Dans le domaine économique, elle reviendra sur l’octroi de mer, taxe sur les produits importés, qui est selon elle responsable de la vie chère en Outre-mer. Des zones ultramarines françaises d’investissement prioritaire seront créées pour lutter contre le chômage.
Emmanuel Macron pour un droit ultra-marin particulier
Pour favoriser la mobilité des ultra-marins, le candidat du mouvement En Marche propose de financer 200 000 billets d’avions aidés par an. Pour la jeunesse, il souhaite la création d’un Erasmus caribéen.
Afin de donner plus d’autonomie pour les collectivités d’Outre-mer, Emmanuel Macron permettra de “modifier la réglementation de droit commun pour l'adapter à leur situation particulière ». Il veut maintenir la surrémunération des fonctionnaires ultra-marins à cause de la vie chère.
Jean-Luc Mélenchon promet l’autonomie énergétique aux Outre-mer
Le candidat de la France insoumise veut mettre en place “un plan d’autonomie énergétique de chaque territoire d’outre-mer à partir des énergies renouvelables disponibles, terrestres et marines.” Jean-Luc Mélenchon supprimera les “exemptions fiscales bénéficiant aux ultra-riches pour les investissements outre-mer”. Afin de lutter contre les monopoles privés, il développera des circuits de production publics ou en coopératives.
Jean Lassalle : “des territoires abandonnés depuis 30 ans”
Jean Lassalle n’a pas fait de propositions pour l’Outre-mer sur son programme en ligne. Il a simplement réagi aux grèves générales en Guyane. Lundi sur LCI, il a demandé “pardon à ses compatriotes d’outre-mer assurant que “ces territoires ont été abandonnés depuis 30 ans”.
Philippe Poutou : “émanciper l’Outre-mer, qui est le reste des colonies”
Aucune ligne sur l’Outre-mer ne figure dans le programme en ligne du candidat du NPA. Le 22 mars, devant l’assemblée des maires de France, Philippe Poutou a défendu “le droit à disposer d’eux-mêmes” pour les territoires d’Outre-mer, “qui sont quand même le reste de colonies. La population doit décider par elle-même.”