Shops, supermarkets, bank branches and infrastrucutres at the Kenu-in shopping center in Noumea, burned during the first days of the riots.

Nouvelle-Calédonie : « 10.000 personnes sont bloquées depuis 4 mois, c’est inadmissible ! », dénonce le sénateur Georges Naturel

Alors que deux personnes ont été tuées par les forces de l’ordre, le sénateur LR de l’île, Georges Naturel, pointe les conséquences du blocage par les autorités de la route de Saint-Louis, pour raison de sécurité, qui touche 10.000 personnes. Globalement, « on a une crise sociale et humanitaire qui se prépare d’ici la fin de l’année », alerte l’élu de Nouvelle-Calédonie.
François Vignal

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La situation est toujours tendue en Nouvelle-Calédonie, où deux hommes ont été tués lors d’une opération des forces de l’ordre, dans la nuit de mercredi à jeudi, portant à treize le nombre de décès depuis le début de la crise en Nouvelle-Calédonie. Les deux personnes tuées faisaient l’objet d’un mandat de recherche délivré en juillet contre 13 personnes localisées à la tribu de Saint-Louis, a précisé le procureur.

« L’inquiétude, c’est que ça peut conduire à une escalade », craint le sénateur de Nouvelle-Calédonie, Georges Naturel, membre du groupe LR. Face au « verrou » de Saint-Louis, où les forces de l’ordre ont bloqué la route pour des raisons de sécurité, il appelle à trouver « une issue », alors que « plus de 10.000 personnes sont toujours bloquées depuis 4 mois ». Au moment où le premier ministre Michel Barnier termine ses consultations en vue de la nomination de son équipe, « on est impatient d’avoir un gouvernement et un ministre de l’Outre-mer pour prendre en charge le dossier calédonien », souligne Georges Naturel. Entretien.

Deux hommes de la tribu kanak de Saint-Louis ont été tués au cours d’une opération des forces de l’ordre au sud de Nouméa. Où on est la situation sur place ?

Au niveau sécuritaire, tout n’est pas totalement réglé. On parle de Saint Louis, où il y a toujours un blocage. Vous avez un peu plus de 10.000 personnes toujours bloquées depuis 4 mois au sud du Mont d’Or, car il n’y a pas de circulation possible à Saint-Louis. Les forces de police et les gendarmes sont sur le terrain. Mais le problème, c’est qu’il y a aujourd’hui entre 15 et 20 personnes qui font de la guérilla. Il y a eu une intervention de la gendarmerie, une riposte. L’inquiétude, c’est que ça peut conduire à une escalade.

Par ailleurs, vous avez encore des endroits où la sécurité n’est pas établie, notamment des communes de la côte est. On n’a pas encore une totale liberté de circulation en Nouvelle-Calédonie.

Les forces de l’ordre ont totalement fermé six kilomètres de route au niveau de Saint-Louis, créant un verrou. C’est un problème pour la population sur place ?

Oui, c’est un problème pour les populations. Essayez d’imaginer 10.000 personnes de l’hexagone bloquées pendant 4 mois. C’est quelque chose d’inadmissible. La seule solution pour aller au travail, au collège ou au lycée, c’est de prendre une navette maritime, avec des conditions météo parfois compliquées. Pendant deux jours parfois, on ne peut plus naviguer. Il n’y a plus de médecin sur place dans le sud de la commune, des problèmes d’approvisionnement des commerces. Tout ça arrive par barge alors qu’on est à 15 km de Nouméa par la route. Je considère que cette situation est inadmissible. Il faudra y remédier.

Le verrou vient d’un problème de sécurité. Il y a eu des car-jackings, la circulation ne se fait pas en toute sécurité. Donc le haut-commissaire a décidé de mettre ce verrou pour sécuriser les populations et la gendarmerie. Mais l’objectif est d’ouvrir ce verrou à un moment donné, mais en toute sécurité. Il faudra bien trouver une issue.

Sur le plan politique, comptez-vous sur la nomination du gouvernement Barnier pour débloquer la situation ?

Le contexte national fait qu’il n’y a que le président de la République qui suit le dossier calédonien. On est impatient d’avoir un gouvernement et un ministre de l’Outre-mer pour prendre en charge le dossier calédonien. Le Président, je l’espère, va laisser la main au premier ministre. C’est ce qui se passe habituellement pour le dossier calédonien. Le premier ministre est en train d’organiser son cabinet et il faut à tout prix un ministre de l’Outre-mer de plein exercice, en lien direct avec le premier ministre. Car derrière, on a une crise sociale et humanitaire, qui se prépare d’ici la fin de l’année. Il faudra traiter l’urgence et les financements énormes nécessaires pour la reconstruction. Après, il y a le projet politique, le projet de société à construire et quel statut on veut définir.

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