Alors que François Bayrou vient d’annoncer la composition de son gouvernement, l’exécutif peut enfin se mettre au travail, estiment les représentants du bloc central au Sénat. Pour cela, il faudra composer avec le Parti Socialiste tout en ménageant LR qui conditionne encore son soutien au gouvernement. Une tâche périlleuse.
Nouveau gouvernement : « Je suis prêt à ce que, dans ce gouvernement, d’abord issu de la gauche et des écologistes, il y ait des ministres du bloc central », affirme Yannick Jadot
Par Camille Gasnier
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Un gouvernement de gauche composé de ministres du socle commun ? C’est ce que prône Yannick Jadot. Hier, dans Le Figaro, le sénateur écologiste de Paris a affirmé qu’il souhaitait « ouvrir la possibilité d’un pacte républicain transitoire ». Il l’a réitéré ce matin sur notre antenne : « A situation exceptionnelle, gouvernement exceptionnel : moi je suis prêt à ce que, dans ce gouvernement, d’abord issu de la gauche et des écologistes, il y ait des ministres du bloc central ». Il estime que dans le cadre de l’urgence budgétaire, il est nécessaire de composer un gouvernement rapidement. Cette coalition exclurait néanmoins Les Républicains, « qui n’ont pas été dans le front républicain ».
« Il faut ouvrir la négociation pour qu’on ait un accord de non-censure ».
Est-ce qu’une telle alliance pourrait se faire censurer à l’Assemblée nationale ? Pas pour Yannick Jadot, qui plaide pour un accord de non censure : « Le président de la République doit nommer quelqu’un issu de la gauche, et nous devons travailler à un pacte républicain transitoire […], il faut ouvrir la négociation pour qu’on ait un accord de non-censure ». Un accord qui se fera « sur des mesures prioritaires, sociales et industrielles », « plusieurs chantiers transpartisans ». Le sénateur écologiste a notamment cité l’adoption de la proportionnelle. Gabriel Attal, lui préconise un accord de non censure des Républicains au Parti socialiste. Du côté du PS, Boris Vallaud, a annoncé vouloir proposer « à tous les présidents de groupes à l’Assemblée et du Sénat, de l’arc républicain, de poser la question des conditions d’une non-censure », tandis qu’Olivier Faure considère qu’ « il vaut mieux parfois faire un pas plutôt que rester dans la protestation ».
Néanmoins, il n’est pas sûr qu’un tel accord puisse prospérer. Le Rassemblement national a prévenu qu’il serait prêt à censurer le prochain gouvernement s’il ne respecte ses fameuses « lignes rouges », comme la désindexation des retraites sur l’inflation, le déremboursement de certains médicaments ou la baisse des allégements des cotisations patronales.