Un gouvernement de gauche composé de ministres du socle commun ? C’est ce que prône Yannick Jadot. Hier, dans Le Figaro, le sénateur écologiste de Paris a affirmé qu’il souhaitait « ouvrir la possibilité d’un pacte républicain transitoire ». Il l’a réitéré ce matin sur notre antenne : « A situation exceptionnelle, gouvernement exceptionnel : moi je suis prêt à ce que, dans ce gouvernement, d’abord issu de la gauche et des écologistes, il y ait des ministres du bloc central ». Il estime que dans le cadre de l’urgence budgétaire, il est nécessaire de composer un gouvernement rapidement. Cette coalition exclurait néanmoins Les Républicains, « qui n’ont pas été dans le front républicain ».
« Il faut ouvrir la négociation pour qu’on ait un accord de non-censure ».
Est-ce qu’une telle alliance pourrait se faire censurer à l’Assemblée nationale ? Pas pour Yannick Jadot, qui plaide pour un accord de non censure : « Le président de la République doit nommer quelqu’un issu de la gauche, et nous devons travailler à un pacte républicain transitoire […], il faut ouvrir la négociation pour qu’on ait un accord de non-censure ». Un accord qui se fera « sur des mesures prioritaires, sociales et industrielles », « plusieurs chantiers transpartisans ». Le sénateur écologiste a notamment cité l’adoption de la proportionnelle. Gabriel Attal, lui préconise un accord de non censure des Républicains au Parti socialiste. Du côté du PS, Boris Vallaud, a annoncé vouloir proposer « à tous les présidents de groupes à l’Assemblée et du Sénat, de l’arc républicain, de poser la question des conditions d’une non-censure », tandis qu’Olivier Faure considère qu’ « il vaut mieux parfois faire un pas plutôt que rester dans la protestation ».
Néanmoins, il n’est pas sûr qu’un tel accord puisse prospérer. Le Rassemblement national a prévenu qu’il serait prêt à censurer le prochain gouvernement s’il ne respecte ses fameuses « lignes rouges », comme la désindexation des retraites sur l’inflation, le déremboursement de certains médicaments ou la baisse des allégements des cotisations patronales.