Nouveau Front populaire : Olivier Faure rouvre le débat sur le choix du Premier ministre, en cas de victoire

Nouveau Front populaire : Olivier Faure rouvre le débat sur le choix du Premier ministre, en cas de victoire

Le premier secrétaire du Parti socialiste veut un « vote » des députés de l’union de la gauche pour déterminer le nom qui occupera Matignon, en cas de succès aux législatives. Un appel qui ne fait pas l’unanimité.
Guillaume Jacquot

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Et revoici les interrogations sur le choix du Premier ministre, en cas de victoire de l’union de la gauche aux législatives. Interrogé sur ce point en particulier, ce 18 juin sur RMC et BFMTV, Olivier Faure souhaite une désignation par l’ensemble des membres de la nouvelle majorité au lendemain du second tour, si celle-ci devait être choisie par les Français aux législatives. « Il y aura un vote parce que de toute façon c’est la seule façon d’arbitrer », a défendu le premier secrétaire du Parti socialiste. « Moi je ne peux pas imposer un Premier ministre socialiste. Personne ne peut imposer un Premier ministre insoumis. La seule façon d’y arriver c’est de faire en sorte de voter et de s’accorder sur celui ou celle qui correspond le mieux à la situation […] La seule façon de faire fonctionner cette nouvelle majorité, ce sera d’avoir un fonctionnement démocratique. En l’absence de fonctionnement démocratique, les choses ne dureraient pas », a-t-il ajouté.

La semaine dernière, sur France 2, Jean-Luc Mélenchon estimait que c’était le « groupe parlementaire le plus important qui propose un Premier ministre », affirmant se rallier à une idée d’Olivier Faure.

Tout au long de la journée, plusieurs cadres de la France insoumise ont peu apprécié la sortie du jour du socialiste. Le député sortant LFI Paul Vannier, en charge des élections au sein de son mouvement, a été virulent sur le réseau social X, accusant Olivier Faure « d’inventer une nouvelle primaire et de renier [sa] propre parole ». Sur LCI, le député sortant Éric Coquerel, a également rappelé les positions exprimées la semaine dernière : « Je pense que le vote, ce sera le suffrage universel des Français. L’autre fois il avait proposé que ce soit le principal groupe d’où vienne le Premier ministre, je suis assez d’accord là-dessus. »

« C’est une logique tout à fait conforme à l’alliance qui a été bouclée », pour Patrick Kanner

Manuel Bompard, coordinateur national du mouvement, est allé dans leur sens : « Ça peut être fait par un vote, mais le groupe politique qui aura le plus grand nombre de députés – ça fonctionne comme ça dans toute coalition – il est normal que ce soit ce groupe-là qui fasse une proposition de candidat à la fonction de Premier ministre », a-t-il insisté. Selon lui, le Premier ministre « exprime aussi où est le centre de gravité de cette coalition » et il doit « être nommé avec homogène cohérente avec le centre de gravité programmatique ».

Joint par Public Sénat, le président du groupe socialiste au Sénat, Patrick Kanner a soutenu l’initiative de son premier secrétaire. « C’est une logique tout à fait conforme à l’alliance qui a été bouclée jeudi dernier, c’est la conclusion normale d’une démarche d’alliance dès le premier tour. On n’est pas dans l’hypothèse classique où au premier tour on choisit et au second on élimine. Là, on a supprimé cette logique avec des candidats uniques », rappelle le sénateur du Nord.

Rappelons qu’à l’issue de la répartition des circonscriptions entre les différentes forces de gauche du Nouveau Front populaire, c’est LFI qui dispose de plus de candidats. Ils seront 230 à se présenter sous l’étiquette insoumise, 175 pour les socialistes, 92 pour les écologistes et 50 pour les communistes : ces trois derniers ont une possibilité, malgré tout, de peser plus lourd à eux trois, dans le Nouveau front populaire qui s’installerait à l’Assemblée nationale.

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