Le soutien est ferme, mais pas sans conditions. Sur le plateau de Public Sénat, le président de l’UDI Hervé Marseille a affirmé qu’il soutiendrait le gouvernement de Michel Barnier, au lendemain de son entretien avec le Premier ministre. « Nous souhaitons le succès du gouvernement. […] . Oui, nous allons le soutenir, mais le problème n’est pas si on soutient : nous allons attendre de savoir ce qu’il nous propose. » Mais il insiste : affirmer vouloir le succès d’un gouvernement ne signifie pas un soutien sans conditions : « Ce n’est jamais un blanc-seing ».
Se hâter sans précipitation
Le chef de file des sénateurs centristes a également évoqué avec le Premier ministre la composition du gouvernement, sans pour autant entrer dans les détails. « La constitution du gouvernement, c’est son affaire. Nous avons évoqué un certain nombre de possibilités de centristes qui pourraient venir renforcer son équipe. J’espère qu’il y aura des ministres issus de l’UDI. » Pour Hervé Marseille, la question primordiale est de pouvoir se « rassembler » afin de « répondre aux attentes des Français ». « Je ne vais pas mesurer notre soutien en disant « soutien sans participation » ou « participation sans soutien ». Non. Ce qui est clair, c’est qu’il y a besoin de se rassembler, besoin de répondre aux attentes des Français. »
Il a d’ailleurs souligné qu’il était nécessaire que le Premier ministre prenne son temps pour constituer son équipe : « Il faut se hâter sans précipitation, il y a jusqu’à la semaine prochaine pour trouver les équilibres. Parce que si vous faites quelque chose qui ne tient pas, après on s’en mord les doigts. » Une chose est sûre : Hervé Marseille n’ira pas dans un futur gouvernement Barnier. Le centriste a balayé la possibilité : « Non, ma place n’est pas au gouvernement, je suis bien au Sénat. »
Prudence sur un ministère de l’Immigration
Une fois le gouvernement constitué, il pourra enfin se mettre au travail et s’attaquer aux « urgences du calendrier », comme le budget. Mais le centriste pense que les difficultés ne tiendront pas dans les débats autour du budget : « J’entends qu’on reparle beaucoup d’immigration. » S’il n’est pas opposé à ce que le dossier de l’immigration soit rouvert, il reste vigilant sur les modalités : « Cela dépend jusqu’où on va comment on le fait. Nous allons voir ressurgir toutes sortes de propositions ». Quant à la possibilité évoquée dans la presse d’un retour d’un ministère de l’Immigration, le centriste réserve son jugement : « Il faut voir quel est son contour et si cela est vrai. » Mais pour Hervé Marseille, le principe ne constitue pas une « ligne rouge » : « On ne peut pas commencer tous les matins par dire « c’est une ligne rouge. On va laisser faire, on verra quel est le contenu, ce qui est proposé. »