Trouver un nouveau locataire à Matignon dans les prochains jours. Aurore Bergé estime que le président de la République « doit aller vite » pour nommer un Premier ministre après la censure du précédent gouvernement de Michel Barnier, votée la semaine dernière à l’Assemblée nationale. Invitée de la matinale de Public Sénat ce lundi 9 décembre, la députée Ensemble pour la République des Yvelines appelle ainsi à « ne pas rester dans cette situation d’un gouvernement démissionnaire ». Selon elle, de nombreux Français « sont très inquiets par la déstabilisation économique que la motion de censure engendre ».
Emmanuel Macron reprendra donc ce lundi de nouvelles consultations à l’Élysée avec différentes personnalités politiques. Il recevra d’abord les députés du groupe Libertés, indépendants, outre-mer et territoires (Liot) à l’Assemblée nationale, puis les responsables des Écologistes et du Parti communiste français. « Je crois que le président de la République a l’intention de nommer » un Nouveau Premier ministre « dans les heures qui viennent », pense savoir Aurore Bergé face à ces nouveaux rendez-vous prévus ce lundi.
François Bayrou ? « Il est extrêmement légitime »
Quelle pourrait être l’identité du nouveau chef du gouvernement ? Le nom du président du Modem, François Bayrou, est beaucoup revenu ces derniers jours. « En tout cas, il est extrêmement légitime, soutient la députée du camp macroniste. C’est un homme d’expérience, de rassemblement. […] Il a toujours gardé une indépendance de vue et d’esprit, ce qui est peut-être appréciable dans la période. » La parlementaire rappelle toutefois que « d’autres possibilités » sont aussi toujours envisagées quant au profil de ce nouveau Premier ministre.
La recherche d’un compromis gouvernemental pour obtenir une assise plus importante à l’Assemblée afin de faire voter les prochains textes de loi s’avère cependant compliquée. Les groupes du Nouveau Front populaire réclament un Premier ministre issu de la gauche, tandis que le président des députés LR à l’Assemblée, Laurent Wauquiez, a dit dimanche dans Le Figaro avoir « une préférence pour un Premier ministre issu » de ses rangs.
Des demandes difficilement entendables par Aurore Bergé. « Si tout le monde avance de cette manière-là, personne n’avance », résume-t-elle, appelant « à un rassemblement » et « à faire des compromis ». Pour elle, les différents représentants politiques calculent trop en vue de la future course à l’Élysée dans un peu plus de deux ans. « Si chacun est obsédé par sa propre conquête du pouvoir en 2027, à la fin, ceux qui sont particulièrement obsédés n’y arriveront pas », soutient ainsi l’ex-cheffe de file des macronistes au Palais Bourbon.