Après Marine Le Pen et le député LR, Éric Pauget mardi, au tour de Bruno Retailleau d’interpeller le gouvernement sur les circonstances qui ont conduit au meurtre de Lola 12 ans, aux questions d’actualité du Sénat. En effet, Dahbia B., une Algérienne de 24 ans, mise en examen pour « meurtre » et « viol aggravé », était entrée légalement en France en 2016 avec un titre de séjour étudiant. Elle faisait l’objet d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF) depuis août dernier.
« Reconnaissez-vous des défaillances de l’Etat ? »
« Une ressortissante algérienne qui n’aurait pas dû être sur le sol Français. Depuis dimanche, des voix s’élèvent pour imposer le silence, pour bâillonner le débat […] Il faut l’admettre. Le désordre migratoire peut tuer. Si cette Algérienne n’avait pas été sur le territoire français. Lola serait encore en vie », a-t-il affirmé avant de poser deux questions à la Première ministre : « Reconnaissez-vous des défaillances de l’Etat ? Et que dites-vous aux Français pour que ces drames ne se reproduisent plus ? »
Pour mémoire une mission du Sénat pointait il y a peu, un niveau extrêmement bas du taux d’exécution des obligations de quitter le territoire français (OQTF).
Mais le patron de la droite sénatoriale n’aura pas ses réponses. Élisabeth Borne s’est d’abord dressée contre toute récupération politique de ce fait divers. « Je crois qu’en politique, quelles que soient les circonstances, nous devons faire le choix de la dignité ». Une réflexion qui lui a valu des protestations dans les rangs de la droite ».
La Première ministre a également réaffirmé le « plein soutien du gouvernement » à la famille de Lola. « Savez -vous, ce que les parents de Lola ont demandé ? Du respect, la paix pour la mémoire de Lola et qu’on les laisse faire leur deuil dans la dignité. Nous le leur devons. Et je vous le dis franchement. La dignité nous commande de ne pas exploiter la douleur indicible d’une famille, de ne pas utiliser la mort d’une enfant à des fins politiciennes ». Des paroles qui ont provoqué des applaudissements à gauche de l’hémicycle.
« Ce que nous devons à la famille de Lola, c’est la justice »
« Ce que nous devons à la famille de Lola, c’est la justice […] Je crois profondément à l’indépendance de l’autorité judiciaire. Je n’ai pas d’autre commentaire à faire. Laissons les enquêteurs travailler, laissons la famille de Lola faire son deuil en paix. Nous leur devons justice et c’est la République qui leur rendra », a-t-elle conclu.
Sans surprise cette réponse n’a pas satisfait Bruno Retailleau. « Vous vous trompez en réduisant la mort de Lola en simple fait divers. La politique se diminue quand elle refuse le débat. Elle ne peut pas se contenter de pleurer les conséquences, elle doit en dénoncer les causes ». Le sénateur a une nouvelle fois dénoncer « le laisser faire migratoire et à appeler le gouvernement à prendre des « décisions tout de suite » pour « protéger les Français ».