La Commission européenne devrait pouvoir entrer en fonction dès le 1er décembre après l’accord entre les trois principaux partis européens sur le collège des commissaires. Un accord qui illustre la place centrale de la droite européenne, prête à s’allier avec l’extrême droite.
Michel Barnier a rappelé à ses ministres que la remise en cause de l’Etat de droit est « une ligne rouge », précise Maud Bregeon
Par Public Sénat
Publié le
Encore un rappel à l’ordre pour Michel Barnier. Ce mardi 1er octobre, durant le Conseil des ministres, et à quelques heures de son discours de politique générale devant l’Assemblée nationale, le chef du gouvernement a rappelé « ses lignes rouges » à son équipe ministérielle, parmi lesquelles la « remise en cause de l’Etat de droit ».
Une mise au point certainement adressée au ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, qui s’est attitré une pluie de critiques parmi les macronistes et au sein de la gauche après avoir déclaré dans Le Journal du Dimanche, à propos de l’immigration, que l’État de droit n’était « pas intangible, ni sacré ». Dans un communiqué publié ce mardi matin, le locataire de la place Beauvau a voulu calmer le jeu, regrettant les « faux débats » autour de ses propos et assurant que l’Etat de droit était « le fondement de la République ».
Le Premier ministre a rappelé « son attachement intangible à l’État de droit », a rapporté la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon, lors du traditionnel point presse qui suit le Conseil des ministres. « Il est inenvisageable de remettre en cause [l’État de droit] ne serait-ce que d’un centimètre », a-t-elle insisté.
« Aucune tolérance »
« Beaucoup de personnes ont des lignes rouges en ce moment, le Premier ministre a le droit d’avoir les siennes », a indiqué Maud Bregeon. Avant d’énumérer : « Aucune tolérance sur le racisme, l’antisémitisme, le communautarisme, aucune tolérance face aux violences faites aux femmes, aucune tolérance face aux atteintes à la laïcité, aucune remise en cause, évidemment, des avances sociétales et aucune remise en cause, évidemment de même, de l’Etat de droit. »
» LIRE AUSSI – « Qui peut penser que Bruno Retailleau est contre l’Etat de droit ? », défendent les sénateurs LR
Revenant sur le discours que prononcera Michel Barnier à 15 heures au Palais Bourbon, Maud Bregeon a évoqué un « discours d’action », centré sur « les priorités exprimées par les Français aux législatives ; « un discours de vérité », notamment sur le sujet de la dette économique et écologique, mais aussi un « discours de méthode ». « Une méthode d’écoute, une méthode de respect du Parlement et une méthode du respect de l’Etat de droit », a-t-elle encore martelé.
C’est la seconde fois que le locataire de Matignon doit recadrer l’un de ses ministres, une semaine seulement après la nomination du gouvernement. La semaine dernière, le nouveau ministre de l’Économie, Antoine Armand, avait dû corriger par communiqué ses propos sur le Rassemblement national, qu’il avait exclu de « l’arc républicain » à l’occasion d’une interview sur France Inter.
Pour aller plus loin