Alors que les députés PS soutiennent l’abrogation de la réforme des retraites portée par La France insoumise, qui efface également le mécanisme mis en place par l’ancienne ministre de la Santé Marisol Touraine sous François Hollande, le sénateur Bernard Jomier (Place publique), appelle les parlementaires de gauche à ne pas aller trop loin face aux enjeux démographiques.
Michel Barnier à Matignon : « Est-ce que ce sera un Premier ministre collaborateur ou un ministre de plein exercice ? » interroge Bruno Retailleau
Par Henri Clavier
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« Changements et ruptures » : voilà ce qu’a promis Michel Barnier lors de sa passation de pouvoir avec Gabriel Attal. Celui qui a entamé un nouveau tour de consultation en rencontrant, ce matin, Gabriel Attal, puis les dirigeants de LR, assure que les discussions se passent « très bien » et sont « pleines d’énergie ». Les échanges avec les différents représentants doivent permettre de préciser les contours de la future équipe gouvernementale et de sa feuille de route. « Il faudra beaucoup d’écoute » et « du respect à l’égard de toutes les forces politiques qui sont représentées », a affirmé le Premier ministre. Pour rappel, Michel Barnier a été chargé par l’Elysée de « constituer un gouvernement de rassemblement au service du pays ».
Bien que Michel Barnier soit issu des rangs de LR, Laurent Wauquiez et Bruno Retailleau ont détaillé, à la sortie de Matignon, les conditions pour obtenir le soutien de leur famille politique. « Depuis le début, on veut sortir la France du blocage et on a dit qu’on assumerait nos responsabilités, mais on ne le fera que sur un programme qui donne la garantie de répondre aux préoccupations de Français », affirme Laurent Wauquiez, président du groupe La Droite Républicaine à l’Assemblée nationale. L’ancien président de la région Auvergne Rhône-Alpes rappelle les grandes lignes du « pacte législatif » proposé par son parti et évoque les « questions de travail, de sécurité et d’immigration ». Laurent Wauquiez insiste également sur la nécessité de redresser les « comptes publics » après un nouveau dérapage du déficit public. Depuis la dissolution, les ténors de LR refusent de participer à une coalition et font de la reprise des priorités exprimées dans le « pacte législatif » leur boussole politique.
Le président du groupe LR au Sénat, Bruno Retailleau a également formulé plusieurs impératifs pour soutenir la politique du nouveau Premier ministre. S’il salue la personnalité de l’ancien négociateur du Brexit qui a « toutes les qualités pour réussir », le sénateur de Vendée rejette l’idée d’une poursuite de la politique d’Emmanuel Macron. « Une des premières questions que nous lui avons posées c’est quel Premier ministre il compte être. Est-ce que ce sera un Premier ministre collaborateur ? Auquel cas ça pourrait être sans nous, ou est-ce que c’est un Premier ministre de plein exercice au sens de l’article 20 de la Constitution qui conduit et détermine la politique de la nation », explique Bruno Retailleau. L’enjeu pour LR sera donc de s’assurer de la reprise de ses priorités et de l’indépendance de Michel Barnier par rapport au Président de la République avant d’accorder son soutien au Premier ministre. Même si l’Elysée promet un changement de méthode laissant une marge de manœuvre importante à Michel Barnier, l’AFP rapporte que l’entourage d’Emmanuel Macron table plutôt sur une « coexistence exigeante » qu’une cohabitation.
Après s’être entretenu avec Emmanuel Macron à la mi-journée, le Premier ministre devrait détailler ses objectifs lors d’un entretien au 20h de TF1, ce vendredi.
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