Un crime qui fait réagir le monde politique. Le meurtre d’un homme à la mosquée de La Grand-Combe (Gard), vendredi 25 avril, a été dénoncé par l’ensemble de la classe politique. Ce lundi, le procureur de la République d’Alès, Abdelkrim Grini, a indiqué que son auteur s’était rendu à la police en Italie, pays dans lequel il avait fui. Après être passé à l’acte, il s’était filmé en insultant la religion de la victime. « Je l’ai fait, (…) ton Allah de merde », avait-il dit dans cette vidéo. Sans écarter d’autres hypothèses, « la piste de l’acte antimusulman et islamophobe est la piste privilégiée », a précisé le parquet.
Ce week-end, plusieurs personnalités ont participé à des rassemblements en hommage de la victime. Manuel Bompard, coordinateur national de La France insoumise, était présent à Marseille (Bouches-du-Rhône), pour une minute de silence en sa mémoire. « Notre devoir, notre responsabilité, quelles que soient nos étiquettes politiques, c’est de dire qu’à chaque fois qu’une personne sera ciblée, attaquée en raison de sa confession religieuse, elle aura la communauté nationale dans son ensemble à ses côtés », a demandé le député, invité de la matinale de Public Sénat ce lundi 28 avril.
Appel à « un grand plan contre tous les racismes »
Dimanche, le chef de file du mouvement insoumis, Jean-Luc Mélenchon, avait aussi participé à une manifestation contre l’islamophobie, à Paris. L’ex-candidat à l’élection présidentielle avait mis en cause les prises de position ces derniers mois du ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, l’accusant d’entretenir « un climat islamophobe » dans le pays. Une position partagée par Manuel Bompard. « La manière que Bruno Retailleau a d’alimenter en permanence (…) une forme d’obsession contre les musulmans en France contribue à encourager une sorte de climat où des gens qui sont dérangés se trouvent autorisés à s’en prendre à une personne en fonction de sa confession religieuse », a déploré l’élu de Marseille.
Bruno Retailleau s’était déplacé dimanche dans le Gard. Mais sa venue a été jugée trop tardive par Manuel Bompard. « Que Bruno Retailleau ait attendu deux jours pour se rendre sur place n’est pas le message qu’il faut envoyer », lance-t-il. « Dans ce contexte, les personnes en France de confession musulmane ont peur. (…) C’est un acte islamophobe, (…) il faut le dire, utiliser les bons mots. » Ce matin, le parlementaire appelle à des mesures concrètes et à « un grand plan contre tous les racismes, contre l’islamophobie, contre l’antisémitisme ».
De son côté, le ministre de l’Intérieur a balayé les accusations venues de la gauche. Les Insoumis « instrumentalisent ce crime » et Jean-Luc Mélenchon « fait du communautarisme », a ainsi répliqué Bruno Retailleau sur BFMTV dimanche soir. Plus tôt, le chef de l’État Emmanuel Macron avait également adressé « le soutien de la Nation » à la famille de la victime et « à nos compatriotes de confession musulmane ». « Le racisme et la haine en raison de la religion n’auront jamais leur place en France », a souligné le président de la République, dans un message publié sur X.