La porte-parole du gouvernement Maud Bregeon a assuré ce mercredi à la sortie du Conseil des ministres qu’Emmanuel Macron a acté qu’il n’y avait pour le moment pas « de socle plus large que celui qui est en place aujourd’hui » pour gouverner. Mais, après les consultations des responsables de partis mardi, « le président continue à écouter et à tendre la main ».
Matignon : « Mon nom circule, je suis prête à prendre cette responsabilité si on me la confie », affirme Clémentine Autain
Par Henri Clavier
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Contrairement à beaucoup de projections de sièges réalisées par les instituts de sondage, l’extrême-droite est arrivée en troisième position, laissant le Nouveau Front Populaire en tête. Avec quelques dizaines de députés de plus que le bloc central, la gauche cherche désormais à s’entendre sur un nom, d’ici la fin de la semaine, pour proposer une personnalité pour occuper Matignon. Plusieurs cadres du Nouveau Front Populaire se sont réunis, le 8 juillet en fin d’après-midi, afin d’essayer de trancher le mode de désignation du Premier ministre du NFP. « Je pense que nous sommes prêts à gouverner […] J’ai la conviction que la cohérence de cette union est forte sur le fond », assure Clémentine Autain qui souhaite que ce profil s’inscrive dans cette logique de rassemblement. Pour Matignon, Clémentine Autain, réélue député de Seine-Saint-Denis dès le premier tour, écarte Jean-Luc Mélenchon et François Hollande, jugés trop clivants.
« Si LFI n’avait pas décidé de purger des camarades, la question de savoir si le groupe socialiste va être plus gros ou moins gros que celui de LFI aurait été tranchée »
L’un des enjeux des tractations au sein du NFP sera de déterminer si les députés du NFP choisiront par un vote l’identité de la personne qu’ils souhaitent envoyer à Matignon. L’autre option serait un choix par consensus entre les partis. « Il y a une discussion entre les partis politiques, j’ai appelé à ce que les députés du NFP puissent se rassembler et aussi donner leur mot. Il pourrait y avoir un vote. La difficulté c’est de trouver une personnalité qui puisse incarner le tout », explique Clémentine Autain. Difficile effectivement de s’entendre alors que les dirigeants du PS, des Écologistes et du PCF ont largement rejeté le nom de Jean-Luc Mélenchon. De leur côté les Insoumis continuent de plaider pour que le Premier ministre soit issu du groupe majoritaire, donc vraisemblablement le leur.
Néanmoins, cette approche pourrait prolonger les négociations. En effet, les députés ont jusqu’au 18 juillet pour choisir le groupe dans lequel ils siégeront. Un choix encore incertain, notamment pour les dissidents de LFI, alors que les effectifs des groupes LFI et socialistes semblent assez proches. « Si LFI n’avait pas décidé de purger des camarades, la question de savoir si le groupe socialiste va être plus gros ou moins gros que celui de LFI aurait été tranchée », tacle Clémentine Autain qui ne siégera pas avec LFI. « Je regrette que la stratégie de LFI et Jean-Luc Mélenchon ait permis aux héritiers de la social-démocratie de nous tondre la laine sur le dos », continue l’élue de Seine-Saint-Denis, constatant la percée du Parti Socialiste qui double son nombre d’élus au Palais Bourbon.
« Ce que nous voudrions, c’est un groupe Nouveau Front Populaire »
Si comme elle le dit, « la rupture [avec LFI] est actée », Clémentine Autain souhaite jouer un rôle décisif dans la formation d’un gouvernement NFP. « Ce que nous voudrions, c’est un groupe Nouveau Front populaire. Au moment où on se parle, ce n’est pas le chemin emprunté. [Il faut] faire vivre le NFP, ça ne peut pas être qu’un cartel de partis », martèle l’élue de Seine-Saint-Denis, désormais à l’écart du jeu des partis. En défendant une démarche unitaire, Clémentine Autain fait du rassemblement la clé d’un gouvernement capable de « répondre aux fractures du pays ». Assez pour la propulser à Matignon ? « Mon nom circule, je suis prête à prendre cette responsabilité si on me la confie », appuie Clémentine Autain qui répète néanmoins qu’elle ne s’impose pas et recherche le nom le plus consensuel. Une manière également de presser les négociateurs d’être à la hauteur pour bénéficier au mieux de cette victoire relative. « Il y a eu un effet de surprise sur la défaite assez cinglante de l’extrême droite. Nous avons eu un sursaut, il ne faudrait pas que cela soit un sursis », tranche Clémentine Autain.
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