Alors que le gouvernement demande un effort budgétaire de 5 milliards d’euros aux collectivités – « 11 milliards » selon les élus – le socialiste Karim Bouamrane affirme que « Michel Barnier est totalement inconscient ». Le PS a organisé ce matin, devant le congrès des maires, un rassemblement pour défendre les services publics.
Matignon : « La question d’un soutien à Bernard Cazeneuve n’a jamais été mise en débat au sein du groupe socialiste » du Sénat
Par Henri Clavier
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Favori du week-end, l’hypothèse d’une nomination de Bernard Cazeneuve à Matignon semble s’éloigner après la réception de l’ancien premier ministre à l’Elysée ce 2 septembre. Si certains socialistes ne cachent pas leur engouement pour un gouvernement dirigé par Bernard Cazeneuve, ce soutien reste minoritaire et dépendant de plusieurs facteurs. Invité de BFM TV, le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, affirmait que les députés socialistes censureraient « toute forme de continuité avec le macronisme ». Contesté au sein de son parti et défenseur du Nouveau Front Populaire, Olivier Faure continue de défendre une rupture avec la politique appliquée ces sept dernières années. La présidente de la région Occitanie, Carole Delga estimait pour sa part que la gauche devait s’ouvrir « aux autres forces républicaines » tout en souhaitant la nomination d’une personnalité de gauche. La maire de Paris, Anne Hidalgo jugeait quant à elle que la piste Cazeneuve était une « hypothèse crédible et sérieuse ».
Des réunions de longue date entre soutiens de Bernard Cazeneuve
Symbole de la division entre les « pros » et les « anti » Nupes, Bernard Cazeneuve a quitté le parti socialiste en 2022 après l’alliance entre les différents partis de gauche pour les élections législatives de 2022. Ce dernier refusait alors l’alliance avec La France insoumise. Critiqué par Clémentine Autain et hué par les militants socialistes lors d’un meeting à Blois en marge des universités d’été, Bernard Cazeneuve continue de diviser à gauche. « Depuis plusieurs mois, j’organise des rencontres au Sénat avec des sénateurs socialistes, des sénateurs du groupe RDSE et des députés qui se reconnaissent dans ce que Bernard Cazeneuve a pu faire », affirme Hussein Bourgi, sénateur socialiste de l’Hérault. Si Bernard Cazeneuve peut compter sur le soutien de « plusieurs dizaines de sénateurs », selon Hussein Bourgi, tous n’affichent pas un soutien franc et massif à l’ancien Premier ministre.
Par ailleurs, les réunions ont principalement eu lieu au Sénat où les parlementaires soutenant Bernard Cazeneuve sont plus nombreux qu’à l’Assemblée nationale. Néanmoins, ces réunions n’engagent pas le groupe socialiste et sont ouvertes aux parlementaires appartenant à d’autres groupes. « La question d’un soutien à Bernard Cazeneuve n’a jamais été mise en débat au sein du groupe socialiste », précise d’ailleurs une cadre du groupe.
Le PS refuse de se présenter avant une nomination
Plusieurs cadres du PS refusent néanmoins de se diviser sur la question d’un soutien à un gouvernement dirigé par l’ancien socialiste. « Il ne devrait pas être nommé, donc pas de politique-fiction », nous assure un cadre du parti socialiste, opposant interne d’Olivier Faure. « Bernard Cazeneuve ne trahit pas contrairement à Macron, c’est un homme d’Etat, de devoir et de gauche », estime Patrick Kanner, président du groupe socialiste au Sénat qui ne semble pas croire au retour de l’ancien Premier ministre à Matignon. La semaine dernière, plusieurs cadres du bloc central soulignaient la pertinence d’un profil comme celui de Bernard Cazeneuve dans la mesure où certains socialistes pourraient ne pas voter une motion de censure contre Bernard Cazeneuve.
Si le groupe socialiste se réunit demain pour une réunion de groupe en visioconférence, celle-ci s’inscrit dans le cadre de la reprise des travaux du groupe, même si Bernard Cazeneuve devrait être évoqué.
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