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Mathilde Ollivier (EELV), plus jeune sénatrice de France : « L’arrivée dans l’hémicycle sera un moment très fort »
Par Romain David
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Sous un grand ciel bleu, Mathilde Ollivier traverse la cour d’honneur du Sénat. Un décor marmoréen au milieu duquel la sénatrice de 29 ans, fraîchement élue, se fond déjà : sous son bras un tote bag « Jardin du Luxembourg ». « Je viens de visiter les principales salles et de voir l’hémicycle. C’est un grand honneur d’être là. Je suis encore émue, même si les choses se sont enchaînées depuis quelques jours. L’élection de dimanche me paraît déjà loin alors que nous ne sommes que mardi ! », sourit la jeune femme.
Depuis un peu moins de 48 heures, Mathilde Ollivier, élue sous les couleurs d’Europe Ecologie Les Verts, est devenue la benjamine du Sénat, participant au léger rajeunissement de la Haute Assemblée, dont la moyenne d’âge est passée à l’issue de ce renouvellement sous la barre symbolique des 60 ans (pour s’établir à 59 ans et 11 mois). À un mois près, elle prend la place du précédent benjamin, le socialiste Rémi Cardon, qui avait été élu en 2020 plus jeune sénateur de la Ve République à seulement 26 ans. « Nous avons échangé quelques mots, il a évoqué son arrivée, il y a trois ans. Il m’a parlé du protocole à respecter et du rôle que les plus jeunes doivent endosser lors de la première séance », glisse Mathilde Ollivier. Forcément, « l’arrivée dans l’hémicycle, lundi prochain, sera un moment très fort ».
Lutter contre l’inaction climatique
Représentant les Français établis hors de France, Mathilde Ollivier a passé dix ans à l’étranger « un tiers de ma vie », souligne l’élue -, à la faveur de ses études d’abord, en Allemagne puis à Bruxelles, avant de s’installer, il y a quatre ans, à Vienne. Elle travaille dans une entreprise privée, comme spécialiste en affaires publiques européennes. « L’inaction climatique a été à l’origine de mon engagement en politique. Les grandes marches pour le climat en 2018 et 2019 ont été un déclic », explique-t-elle à Public Sénat.
Elle précise avoir eu très tôt conscience des enjeux environnementaux. Originaire de Bretagne, Mathilde Ollivier a été particulièrement marquée par le naufrage de l’Erika en décembre 1999, et ces kilomètres de plage englués sous les 20 000 tonnes de fioul échappés des entrailles du supertanker. « J’avais cinq ans à l’époque, et c’est l’un de mes premiers souvenirs. Je me rappelle des oiseaux mazoutés que l’on allait chercher. J’ai eu des grands-parents agriculteurs, avec un lien très fort à l’océan. »
Dans les pas de Mélanie Vogel
Dimanche soir, dans la salle des Conférences en pleine effervescence du Palais du Luxembourg, Mathilde Ollivier, tout juste élue, répond aux sollicitations des journalistes et aux micros tendus. À quelques mètres d’elle, un discret sourire aux lèvres, une autre sénatrice l’observe faire ses premiers pas devant les caméras. Également élue dans la circonscription des Français de l’étranger, l’écologiste Mélanie Vogel a fait son entrée au Sénat il y a trois ans. Aujourd’hui, Mathilde Ollivier la cite volontiers comme modèle. « Elle a ouvert la voie à une représentation plus diverse au Sénat. Faire élire deux jeunes sénatrices issues des Français de l’étranger en deux ans, c’est un signal fort ».
Les deux se sont connues via EELV. « Mathilde a été active assez rapidement, d’autant que les conditions de militantisme, lorsque l’on vit à l’étranger, ne sont pas toujours très simples », raconte Mélanie Vogel. Et à l’heure de constituer les listes pour les sénatoriales, la candidature de la jeune femme, déjà élue conseillère des Français de l’étranger en 2021, s’impose naturellement. « Nous nous sommes interrogés sur le type de profil que l’on avait envie d’envoyer au Sénat. Nous voulions à la fois féminiser le groupe et amener dans les institutions cette jeunesse qui s’est mobilisée pour le climat ces dernières années et grâce à laquelle les écologistes ont fait de si bons scores aux européennes et aux municipales », développe Mélanie Vogel.
Elle évoque un intérêt particulier pour les questions de santé, l’impact du changement climatique sur celles-ci, et les inégalités qu’elle génère. « Pour les commissions on verra, il faut encore en discuter avec le groupe », balaye Mathilde Ollivier, qui sait déjà que la répartition des sièges au sein des sept commissions permanentes du Sénat peut faire l’objet d’intenses tractations. « La commission des affaires sociales me paraît être la plus indiquée. Elle pourrait aussi siéger à la culture, sur les sujets jeunesse », risque Mélanie Vogel.
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