François Hollande a commencé jeudi à Marseille le service après-vente de son quinquennat, vantant ses mesures pour les jeunes et plaidant pour un État "fort", à l'occasion de sa première visite en province depuis qu'il a renoncé à briguer un second mandat.
"La France ne pourra gagner que si l’État reste fort", a déclaré le président de la République, en inaugurant la rocade autoroutière L2/A507, un projet qui a mis 80 ans à se réaliser.
"On attend tout de l’État, en demandant moins de fonctionnaires, moins d'impôts, moins de dépenses publiques, nous connaissons la chanson", a poursuivi le président, en allusion au programme de François Fillon (LR).
"C'est l’État qui permet de financer, non pas l'ensemble des équipements, (mais qui) donne l'impulsion, qui fixe les grandes orientations, (...) qui permet de donner les moyens d'agir", a-t-il ajouté.
Face à des élus de collectivités toutes contrôlées par Les Républicains (ville de Marseille, département des Bouches-du-Rhône, région Paca), le chef de l’État a semblé commencer à rédiger son testament politique. Il y a "un esprit qu'il faut absolument insuffler" dans la vie politique, a-t-il souligné: "Celui de l'intérêt général", et un "combat" commun à mener, "contre la peur".
"Ce qui compte, c'est de savoir pourquoi nous exerçons les mandats confiés par nos concitoyens", a poursuivi M. Hollande: ni pour "régler des comptes", ni "pour le plaisir d'exercer un mandat parfois douloureux".
Le président a livré un plaidoyer pour l'action politique: "Ce qui compte c'est de faire, en l'occurrence ici, c'est de tracer son sillon, d'ouvrir un équipement, de faire une rocade, bref de tracer une voie." Il a appelé les élus à penser au-delà des échéances électorales et à "imaginer que ce que l'on décidera sera une trace laissée bien après nous".
S'attardant de selfies en poignées de main dans l'après-midi, lors d'une visite aux jeunes -l'une des priorités énoncées lors de la campagne de 2012- et aux acteurs de la culture, M. Hollande a vanté plusieurs des mesures du quinquennat, qui s'achève sur une impopularité record.
Martelant qu'il avait eu "raison" de proposer la garantie jeunes, de "généraliser le service civique", de "donner la priorité à l'éducation nationale" et aux dépenses pour les associations, il a affirmé que la jeunesse "doit savoir qu'elle n'est pas oubliée et qu'elle est notre avenir".
"Quelle est la vocation de la République, quelle est la responsabilité du chef de l’État? C'est de permettre qu'on vive tous ensemble, que personne ne soit oublié, ne soit écarté, ne soit abandonné. Mieux, (...) c'est que tous vous puissiez avoir un avenir, que vous puissiez construire votre futur", a-t-il déclaré.
"Le seul cadeau que vous pouvez me faire, si vous voulez m'en faire un, c'est de réussir votre vie, parce que si vous réussissez votre vie j'aurais réussi la mienne", a-t-il déclaré aux jeunes qu'il rencontrait.