Paris: Legislatives rassemblement Nouveau Front Populaire

Manifestation du 7 septembre : organisations de jeunesse, partis, syndicats, qui participera à la mobilisation « contre le coup de force » de Macron ?

Le 7 septembre, aura lieu une manifestation contre « l’autocratie » d’Emmanuel Macron à l’appel d’organisations de jeunesse et en réponse au refus du président de la République de nommer Lucie Castets à Matignon. La France insoumise s’est jointe à l’appel et exhorte les « forces politiques, syndicales et associatives attachées à la défense de la démocratie » à grossir les rangs de la manifestation. Alors qu’ont-elles décidé ?
Tâm Tran Huy

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Au lendemain du refus d’Emmanuel Macron de confier les rênes du gouvernement au Nouveau Front populaire, l’Union étudiante et l’Union syndicale lycéenne ont appelé à manifester samedi 7 septembre « face au coup de force de Macron » et « pour contraindre le pouvoir à arrêter sa dérive autoritaire ». Les organisations de jeunesse ont été rejointes dans la même journée par la France insoumise qui appelle à une « réplique ferme » face à la « gravité exceptionnelle de la situation ». Jean-Luc Mélenchon a appelé les autres partis politiques, syndicats et associations à rejoindre le mouvement.

Un appel des organisations de jeunesse

« Toutes et tous dans la rue pour la démocratie », voici comment conclut l’Union étudiante mardi dans son appel à la manifestation le 7 septembre.

Pour le mouvement de jeunesse, Emmanuel Macron a « piétiné le vote des Français.es, qui ont placé le NFP en tête des élections législatives en refusant de nommer Lucie Castets à Matignon ». La veille, par voie de communiqué, l’Elysée a fermé la porte à la proposition du Nouveau Front populaire car « la stabilité institutionnelle impose de ne pas retenir cette option. » A la suite de l’Union étudiante, l’Union syndicale lycéenne s’est jointe à l’appel puis d’autres mouvements de jeunesse et organisations, comme les jeunes de Génération.s, ceux des Ecologistes, mais aussi le Planning familial. L’association féministe et d’éducation populaire a expliqué son choix sur X, expliquant rester « cohérente dans sa démarche », alors qu’elle avait appelé à voter NFP lors des élections législatives et demande aujourd’hui « le respect du vote exprimé ».

La France insoumise dans la rue le 7 septembre

Mardi 26 août, la France insoumise a été le premier parti politique à se joindre à l’appel. Dénonçant « le coup de force » du président de la République, le mouvement de Jean-Luc Mélenchon estime qu’Emmanuel Macron « met en grave danger la démocratie ».

Le Parti socialiste n’appelle pas « à ce stade » à rejoindre la mobilisation

Alors que LFI appelait les autres forces politiques à le rejoindre dans les rangs de la mobilisation du 7 septembre, le Parti socialiste a décliné l’invitation. A la suite d’un Bureau national houleux mardi 27 septembre, le choix a été fait de ne pas se joindre à l’appel de LFI.  Mardi, interrogé à ce sujet par Franceinfo, le secrétaire général du PS Pierre Jouvet a indiqué « à ce stade » ne pas appeler à des mobilisations. Après le désaccord sur la demande de destitution du président de la République, la réunion à couteaux tirés où l’opposition interne à Olivier Faure a demandé à prendre ses distances avec les Insoumis, voilà un nouveau point de désaccord entre les deux forces politiques. Sans désavouer la manifestation, le PS se réserve pour l’instant et met la priorité sur une motion de censure en cas de nomination d’un Premier ministre et d’un gouvernement non-issus du NFP.

A l’inverse, les écologistes seront dans la rue le 7 septembre, comme l’a affirmé Marine Tondelier. La patronne des écologistes, sur LCI, a pris soin de rendre la paternité de la manifestation aux organisations de jeunesse et non à LFI, précisant que les « Ecologistes seront le 7 septembre dans la rue avec ceux qui le souhaitent », estimant que la mobilisation serait « un couperet à Emmanuel Macron ».

Les communistes aussi prévoient des manifestations. « Nous allons appeler les Français à se mobiliser partout là où ils sont, dans les centres-villes, devant les préfectures, dans les jours qui viennent » a expliqué Fabien Roussel sur France Bleu. Ainsi, le PCF appelle à rejoindre la mobilisation du 7 septembre, donne rendez-vous à la Fête de l’Humanité et à la manifestation du 1er octobre (à l’appel d’organisations syndicales). Objectif des communistes : non pas réclamer la destitution du président de la République, comme le fait LFI, mais insister sur la nécessité de l’emporter sur le terrain « des avancées sociales et démocratiques ».

Des organisations syndicales globalement favorables mais qui n’appellent pas à rejoindre la manifestation

Même si elle voit l’initiative d’un bon œil, la CGT ne participera pas à la manifestation des organisations de jeunesse et de LFI. Sophie Binet, à la tête du syndicat, a annoncé mercredi qu’elle n’appelait pas formellement à cette manifestation tout en espérant qu’elle serait “réussie”. « A chacun son rôle » a-t-elle expliqué ce matin, sur France Info, optant pour une position médiane, où la CGT ne s’inscrit pas dans le sillage de LFI mais est loin de s’y opposer, au contraire. Pour rappel, la CGT avait appelé à voter pour le Nouveau Front populaire lors des dernières élections législatives.

De nombreux autres syndicats disent aussi leur préoccupation face au blocage institutionnel actuel et face à l’attitude du président de la République : la FSU, Solidaires, ou encore l’UNSA sont sur cette ligne, sans appeler à manifester le 7 septembre prochain. Pas question pour la CFDT et pour FO non plus de se mêler à une initiative politique, alors qu’ils ne souhaitent pas peser sur le choix du futur Premier ministre.

En revanche, la CGT, FSU et Solidaires seront mardi 1er octobre dans la rue. Ces organisations syndicales appellent à une « puissante journée de grève et de manifestations interprofessionnelles ». Dans leur viseur, deux sujets principaux : l’abrogation de la réforme des retraites et la hausse des salaires.

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