Mali : « Quelle autre solution avons-nous que de nous retirer ? », s’interroge Hervé Morin

Mali : « Quelle autre solution avons-nous que de nous retirer ? », s’interroge Hervé Morin

Invité de la matinale de Public Sénat, Hervé Morin est revenu sur la situation au Mali. L’ancien ministre de la défense ne semble pas voir d’autre issue possible que le retrait pour l’opération Barkhane, qui doit être organisé, mais apparaît inévitable.
Louis Mollier-Sabet

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Alors que l’ambassadeur français a été sommé de quitter le pays, Jean Castex parlait mercredi dans l’hémicycle d’une situation « extrêmement préoccupante » au Mali. Hervé Morin, ancien ministre de la Défense, se montre assez pessimiste sur l’avenir de l’opération Barkhane : « On a un schéma qui s’approche chaque jour de plus en plus de ce que l’on a connu en Afghanistan. On est arrivés pour combattre le terrorisme et reconstruire un Etat sur un accord politique et on apparaît de plus en plus comme une force d’occupation. » Depuis le coup d’Etat, la France est en effet utilisée comme « bouc émissaire » par la junte au pouvoir, selon le discours tenu par Jean Castex hier au Sénat.

>> Lire aussi : Situation au Mali : Jean Castex annonce la tenue d’un débat au Parlement

« On ne retire pas 5000 hommes du jour au lendemain »

Pour le président centriste de la région Normandie, la situation politique interne au Mali sonne le glas de l’opération Barkhane : « Continuer à déployer des forces importantes, sans accord politique, quels que soient les moyens déployés, l’équation est impossible. Il y a un moment il faut en tirer les conclusions. » Cette fameuse « équation impossible », c’est l’équation typique d’une « guerre asymétrique » que mène la France dans le cadre de l’opération Barkhane : « Il y a un espace gigantesque et un accroissement des forces terroristes. On ne peut pas installer quelque chose de durable et de stable si les conditions ne sont pas réunies dans le pays. »

Hervé Morin « tire des conclusions » du fait que la France, n’ayant pas atteint « son but de guerre », ne peut rester présente au Mali contre l’avis des autorités locales : « Le renvoi de l’ambassadeur de France est une rupture. Quelle autre solution avons-nous que de nous retirer ? Barkhane doit être revue de fond en comble, il nous faut nous replier sur le Niger pour pouvoir intervenir en cas d’urgence. » Ce retrait demande une logistique lourde, mais doit être organisé petit à petit, d’après l’ancien ministre de la Défense de Nicolas Sarkozy, aujourd’hui conseiller économique de Valérie Pécresse : « On ne retire pas 5000 hommes du jour au lendemain, il faut faire ça dignement et proprement, pour arriver à rapatrier nos moyens. Ce sont des opérations très lourdes. »

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