A quelques jours de l’audience qui devait avoir devant la cour de justice de le République, Noël Le Graët, par la voix de son avocat a annoncé retirer sa plainte pour diffamation contre l’ancienne ministre des Sports. Invitée dans l’émission Sport etc, Amélie Oudéa-Castéra réagit en exclusivité à cette annonce au micro d’Anne-Laure Bonnet.
Macron et les maires : « J’aimerais qu’il soit moins hors sol », affirme Florence Portelli
Par Public Sénat
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Le peu qu’on puisse dire est que les maires étaient circonspects. L’absence de discours du président au Congrès des maires, remplacé par une déambulation dans le salon, a été critiquée par les élus, estimant de « mauvais », le signal envoyé par le président. Ce dernier a préféré tenir un discours à l’Elysée, face à un parterre de maires invités.
Au menu : une reconnaissance du travail des élus « à l’avant-garde » des tensions qui traversent le pays, un point sur l’objectif « zéro artificialisation nette » (ZAN) inscrit dans la loi Climat et résilience qui font craindre aux élus des difficultés de développement économique. Il a aussi été question de la rénovation des écoles ou encore de la dotation globale de financement (DGF), qui n’est plus indexée sur l’inflation depuis une décennie.
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« J’attends une vision du président »
Qu’en ont pensé les maires à la sortie du Palais ? Les critiques sont vives du côté de Florence Portelli, maire LR de Taverny (Val-d’Oise) et vice-présidente de l’AMF. « Le compte n’y est pas. Je ne demande pas à Emmanuel Macron de faire de la câlinothérapie, assume-t-elle. Quand le président nous dit de construire sur des friches pour éviter l’artificialisation des sols… Chez moi, il n’y a pas de friches. Il faut aller voir à quoi ressemble un territoire français… Parfois j’aimerais qu’il soit moins hors sol. »
Sur l’école, l’élue francilienne demande « un choix de société pour extraire de l’école tous les problèmes sociétaux qui sont dedans » et fustige un « catalogue de poncifs » utilisé par le président durant son intervention. « J’attends une vision d’un président de la République ».
L’artificialisation des sols : des politiques différenciées selon les territoires
Sur le ZAN, certains maires ont tout de même été rassurés. A l’instar de Christian Peutot, maire EELV de Fay-lès-Nemours (Seine-et-Marne) : « [Le président] a évoqué la différenciation selon les territoires. Pour que les lois ne soient pas descendantes et uniformes, mais qu’elles soient adaptées aux territoires pour lesquelles elles sont faites. » Un propos qui est entré en écho avec le discours de « reconnaissance des maires » que l’élu estime « encourageant, surtout pour les maires de petites communes. »
Mais sans surprise, la question de l’augmentation des coûts de l’énergie a été sur toutes les lèvres. « Aujourd’hui, on n’a pas les réponses adaptées, commente Christophe Dietrich, maire LR de Laigneville (Oise). Le mécanisme qui doit aider les communes à répondre aux coûts supplémentaires de l’électricité ne couvre que 10 % de la hausse. Les 380 millions d’euros mis sur la table de la dotation globale de fonctionnement DGF [doivent être mis] en perspective avec les 27 milliards que représentent la DGF. Seuls quelques milliers d’euros vont arriver aux communes. Cela ne solutionnera pas le mur financier sur lequel on va se fracasser dans les mois à venir. »
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Des suppressions de services publics
Et l’élu de donner des exemples dans sa commune de l’Oise, au budget 1,2 million d’euros de trésorerie : « Dans 12 mois, je serai à moins 84 000 euros. C’est-à-dire que tous les services non obligatoires mais essentiels de la commune sont en péril aujourd’hui. » Et l’élu de lister la cantine, le périscolaire, les associations, la culture… « Tout cela est en danger aujourd’hui, véritablement. On n’a pas le sentiment que la mesure des risques est prise [par le gouvernement]. »
Richard Delepierre, maire du Chesnay-Rocquencourt (Yvelines) abonde : « On voit actuellement tous les devis arriver qui sont supérieurs de 30 à 50 % par rapport aux estimations. La grosse inquiétude que nous avons, c’est notre capacité à préserver nos investissements pour les années à venir alors qu’on ne pourra pas répercuter l’intégralité des hausses sur les impôts. » Et de poursuivre : « Avec mes collègues, nous sommes en train d’étudier la suppression de services qu’on assurait depuis parfois 30 à 40 ans. »
Il se félicite en revanche des mesures fortes annoncées sur l’école, mais persiste à dire que d’autres thématiques sont restées sans réponse immédiate. Et de conclure : « On arrive à un moment où on doit faire des choix forts et le partager avec nos administrés parce que l’argent magique n’existe pas. »
Ce jeudi, la Première ministre Élisabeth Borne est particulièrement attendue. Elle doit clôturer par un discours le Congrès des maires.
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