Macron en Belgique pour approfondir les bonnes relations entre voisins
Le président français Emmanuel Macron a entamé lundi un déplacement de deux jours en Belgique, une visite d'Etat qui vise à approfondir les...
Par Jérôme RIVET
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Le président français Emmanuel Macron a entamé lundi un déplacement de deux jours en Belgique, une visite d'Etat qui vise à approfondir les bonnes relations franco-belges, au moment où l'UE traverse des turbulences liées à la montée des populismes.
Peu avant 12H00 locales, M. Macron et son épouse Brigitte ont été accueillis avec les honneurs militaires, devant le Palais royal à Bruxelles, par le roi Philippe et la reine Mathilde, a constaté un journaliste de l'AFP.
Ils devaient ensuite déjeuner dans la capitale belge avec le Premier ministre Charles Michel et son épouse.
Cette visite a lieu après le différend suscité par la récente décision de la Belgique d'acheter des avions de chasse américains F-35 au lieu d'appareils européens. Un choix qui avait été "regretté" par Emmanuel Macron et jugé contraire "aux intérêts européens".
Mais Paris veut tourner la page. "C'est un choix souverain du gouvernement belge", a affirmé l'Elysée avant la visite.
L'amertume a été en partie effacée par l'annonce par Bruxelles de l'achat de plus de 400 blindés français pour environ 1,5 milliard d'euros.
Entre les deux pays, les frictions sont d'autant plus visibles qu'elles sont rares, et les relations sont jugées "excellentes" par Paris.
Cette proximité semble presque trop évidente pour être fréquemment célébrée. Ainsi, les deux capitales sont bien en peine de retrouver le souvenir d'une précédente visite d'Etat, le plus haut niveau protocolaire.
Le président Emmanuel Macron accueilli à Bruxelles par le roi Philippe de Belgique et la reine Mathilde le 19 novembre 2018
AFP
Pour les Belges, elle remonte à près d'un demi-siècle, lors de la venue de Georges Pompidou en 1971. Mais le protocole français l'a classée parmi les visites officielles et non d'Etat.
Pour Emmanuel Macron, cette visite s'inscrit aussi dans sa tournée de tous les pays de l'Union européenne: il en a déjà visité 19 sur 27 depuis son arrivée au pouvoir il y a un an et demi.
Alors que l'UE est confrontée à une hostilité croissante au projet européen et qu'un sommet dimanche prochain devrait entériner un accord sur la sortie du Royaume-Uni, cette visite "permettra aussi aux dirigeants des deux pays de dire haut et fort leur passion pour l'Europe", espérait samedi La Libre Belgique.
Dimanche à Berlin, à six mois des élections européennes, M. Macron a mis la pression sur Angela Merkel en demandant une refondation de l'Europe face au risque de "chaos mondial".
- Débat sur l'Europe avec des étudiants -
Lors de la visite en Belgique, dont la capitale accueille nombre d'institutions européennes, le thème de l'Europe sera au centre d'un débat mardi avec des étudiants de l'université de Louvain-La-Neuve en Wallonie, en présence de M. Macron et du Premier ministre belge Charles Michel.
Agés de 40 et 42 ans, les deux hommes affichent très souvent leur bonne entente lors des conseils européens.
Avant un banquet d'Etat lundi soir, Emmnanuel Macron, son épouse, et le couple royal belge, étaient attendus dans l'après-midi au musée des Beaux-Arts de Gand pour admirer la rénovation d'un chef-d'oeuvre mondialement connu, "L'Agneau mystique", peint au début du XVe siècle par les frères Van Eyck.
Le président français doit aborder lors de sa visite les dossiers frontaliers, politiques et économiques avec Charles Michel, libéral francophone qui dirige depuis 2014 un gouvernement de coalition de centre droit.
Le déplacement sera aussi l'occasion de lui montrer mardi un autre visage de Molenbeek, commune de l'agglomération bruxelloise devenue aux yeux du monde un fief de jihadistes après les attentats parisiens de novembre 2015, car plusieurs de leurs auteurs en étaient originaires.
Emmanuel Macron et le roi Philippe y seront accueillis à l'espace de coworking LaVallée, qui héberge environ 150 jeunes artistes et entrepreneurs des métiers de la culture.
Emmanuel Macron terminera son déplacement par une rencontre avec un échantillon des quelque 250.000 Français installés outre-Quiévrain.
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