L’intersyndicale est-elle en train de se fissurer comme beaucoup de commentateurs le répètent à l’envi ? Hier, lundi 1er mai, pratiquement trois semaines après la décision du Conseil constitutionnel de valider la réforme des retraites, certains pensaient signer l’arrêt de mort d’une idylle syndicale de plus de trois mois. Pourtant, à tous les micros tendus, Laurent Berger, figure de proue du mouvement, a répété que l’union reste intacte et continuera de faire bloc contre le report de l’âge de départ. Le secrétaire général sortant de la CFDT en veut pour preuve les quelque 2,3 millions de manifestants partout en France selon la CGT, 782 000 selon le ministère de l’Intérieur. Une journée qui « démontre la détermination des travailleurs et travailleuses à faire échec à cette réforme des retraites », selon le communiqué de l’intersyndicale. Forts de cette mobilisation, ce mardi matin, les huit syndicats parties prenantes se sont accordés sur une quatorzième journée de manifestation le mardi 6 juin prochain.
Une mobilisation calée sur le calendrier législatif
Une date qui peut paraître lointaine, mais qui se justifie par l’examen à l’Assemblée Nationale deux jours plus tard, le 8 juin, d’une proposition de loi du groupe LIOT pour abroger la réforme des retraites. Dans son communiqué, l’intersyndicale appelle d’ailleurs « unitairement [les] organisations à aller rencontrer les députés partout pour les appeler à voter cette proposition de loi. » Au Sénat, Patrick Kanner, président du groupe socialiste, salue une mobilisation qui dure face à la loi, et assure qu’il y aura également des « initiatives », faisant référence à la proposition de loi des sénateurs communistes, similaire à celle du groupe LIOT.