Alors que les députés PS soutiennent l’abrogation de la réforme des retraites portée par La France insoumise, qui efface également le mécanisme mis en place par l’ancienne ministre de la Santé Marisol Touraine sous François Hollande, le sénateur Bernard Jomier (Place publique), appelle les parlementaires de gauche à ne pas aller trop loin face aux enjeux démographiques.
Ligue des droits de l’Homme : le total des subventions publiques est de 509.000 euros, précise Sonia Backès
Par Public Sénat
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La semaine dernière, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, avait déclenché la polémique en déclarant, lors d’une audition au Sénat, que les subventions de l’Etat à la Ligue des droits de l’Homme « méritaient d’être regardées ». Il répondait à une question du sénateur LR, François Bonhomme, qui a relancé le ministre, ce mercredi, lors des questions d’actualité au gouvernement au Sénat.
Pointant une « instrumentalisation systématique du droit » et une « dérive » de la LDH, le sénateur LR demande « comment l’Etat peut soutenir et subventionner des associations qui font profession de jeter l’opprobre sur les forces de l’ordre, particulièrement face à des groupes violents et armés, qui cherchent à tuer nos policiers et gendarmes », dit-il en référence aux événements de Sainte-Soline. « Avez-vous pu regarder la subvention de l’Etat versée à cette association ? », interroge François Bonhomme, alors que la LDH bénéfice ce mercredi d’une pétition et d’un appel de soutien signé par 1.000 personnalités publiques, publiée dans le journal L’Humanité.
Gérard Darmanin étant aux Pays-Bas avec Emmanuel Macron, c’est Sonia Backes, secrétaire d’Etat chargée de la Citoyenneté, qui lui répond. « Il s’agit de 276.000 euros pour l’Etat et de 233.000 euros pour les collectivités territoriales », annonce la secrétaire d’Etat, soit un total de 509.000 euros de financement public pour la LDH. « Le ministre de l’Intérieur a simplement voulu rappeler que la LDH bénéficiait d’un soutien conséquent de la part des pouvoirs publics et nous parlons ici d’argent public, c’est-à-dire des impôts de nos concitoyens », souligne Sonia Backès.
« Certaines des prises de position récentes de la LDH interrogent »
Quelques minutes plus tôt, répondant à une autre question, la première ministre Elisabeth Borne a dit avoir « beaucoup de respect pour ce que la LDH a incarné », mais elle ne « comprend plus certaines de ses prises de position », pointant son « ambiguïté face à l’islamisme radical ».
Sonia Backès a développé les reproches du gouvernement contre la Ligue des droits de l’Homme. « La LDH est une association ancienne et respectable, dont le nom a été associé, il est vrai, à des combats qui font honneur à la République. Pour autant, certaines de ses prises de position récentes interrogent. Et ce n’est pas leur faire injure que le reconnaître. Je citerais leur absence au procès des attentats de Charlie Hebdo, en 2020, et leur décision difficile à comprendre de défendre le collectif islamiste CCIF (Collectif contre l’islamophobie en France, ndlr), au moment où le gouvernement a pris la décision de le dissoudre, du fait de ses menées séparatistes. On peut ajouter nos regrets que la LDH colporte des rumeurs désormais prouvées comme infondées, visant à faire croire que les gendarmes auraient empêché les secours d’intervenir à Sainte-Soline ».
« Il est légitime que l’Etat s’assure que les actions conduites […] sont en phase avec l’objectif que l’association déclare et en phase avec nos valeurs républicaines »
Pour la secrétaire d’Etat, « il est donc légitime que l’Etat s’assure que les actions conduites par une association qui bénéficie de financement public sont en phase avec l’objectif qu’elle déclare et en phase avec nos valeurs républicaines. C’est ce que le ministre de l’Intérieur vous a indiqué ».
« Tout cela mériterait vraiment qu’on regarde au plus près. Je vous reproche, Madame la première ministre, votre faiblesse. Car vous avez dit que vous vous interdisez toute mesure restrictive, alors que votre mission, c’est de contrôler l’argent public de l’Etat », rétorque François Bonhomme. Son président de groupe, Bruno Retailleau, va plus loin. Il a souhaité ensuite, au micro de Public Sénat, « remettre en cause » la subvention de l’Etat à la Ligue des droits de l’Homme.