LFI « préfère commenter l’Eurovision », Raphaël Glucksmann « un nouveau François Hollande » : Léon Deffontaines concentre ses coups à gauche

Invité de la matinale de Public Sénat, la tête de liste communiste aux élections européennes a ciblé ses principaux concurrents à gauche, les Insoumis et surtout Raphaël Glucksmann (Place publique / PS), dont il a tancé la ligne « libérale ».
Rédaction Public Sénat

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Plus que jamais, Léon Deffontaines cherche à se démarquer à gauche. Crédité de 3 % des intentions de vote aux élections européennes, le candidat du Parti communiste français cherche la parade pour remonter la pente à quatre semaines du scrutin. Et c’est en direction de ses plus proches voisins dans la campagne qu’il a envoyé ses principes piques, dans la matinale de Public Sénat ce lundi. « Entre la radicalité de Jean-Luc Mélenchon et le libéralisme de Raphaël Glucksmann, il y a une autre voie, il y a une liste rassemblement qui est en train de construire », a-t-il fait valoir. Sa liste autoproclamée « gauche unie », regroupe outre les communistes, la Gauche républicaine et socialiste (GRS) de l’eurodéputé Emmanuel Maurel ou encore des candidats proches d’Arnaud Montebourg.

Premiers ciblés à gauche : les Insoumis, à l’occasion d’une question au sujet de l’Eurovision, organisé ce week-end. « À défaut d’avoir une vision pour l’Europe, certains préfèrent commenter l’Eurovision », s’est exclamé le candidat communiste, citant « notamment LFI ». La semaine dernière, la présidente de leur groupe parlementaire à l’Assemblée nationale, Mathilde Panot avait appelé à exclure Israël du concours télévisé de la chanson.

« Il y a une stratégie de la part de leurs dirigeants de parler d’autres sujets que la campagne européenne », a estimé Léon Deffontaines. L’ancien secrétaire général du Mouvement des jeunes communistes de France a néanmoins préservé Manon Aubry, la tête de liste des Insoumis aux européennes, laquelle a du « mérite » de replacer la « question sociale » dans la campagne. Léon Deffontaines érige la défense du pouvoir d’achat en « priorité » et s’est adressé à sa génération. « L’Union européenne, telle qu’elle est actuellement, est une machine à broyer l’avenir des jeunes. Je souhaite une autre Europe ».

« Il y a quelque chose à gauche qui ne va pas »

Si le candidat communiste a concédé que Jordan Bardella (Rassemblement national) était « relativement épargné » dans cette campagne, c’est pourtant à gauche qu’il a poursuivi son offensive, visant principalement le numéro un de la liste de Place publique et du Parti socialiste. « Il y a quelque chose à gauche qui ne va pas […] Quand je vois Raphaël Glucksmann nous défendre l’Europe comme une chance, je comprends les électeurs qui disent si « c’est ça la gauche, alors ce n’est pas pour moi » », s’est exclamé Léon Deffontaines.

L’ancien porte-parole de Fabien Roussel lui reproche en particulier de ne pas soutenir l’idée d’un retour à la retraite à 60 ans, ou encore d’encourager la poursuite de l’élargissement de l’Union européenne. « Intégrer dans l’Union européenne des pays qui ont des salaires minimums inférieurs à 200 euros par mois, ça aura des effets dévastateurs », s’est-il inquiété. Pour Léon Deffontaines, voter Raphaël Glucksmann reviendrait à « voter pour une mise en concurrence accrue des travailleurs ». « Je veux tendre la main à ces électeurs socialistes, sincèrement de gauche, qui ne veulent pas voter pour un nouveau François Hollande », a-t-il résumé.

La nouvelle Europe à laquelle il aspire se fera selon lui par une révision de plusieurs traités, comme le marché européen de l’électricité ou encore le pacte de stabilité, récemment remis à jour pour contenir les déficits et les endettements publics au sein du marché unique. « J’ai envie de dire à Bruno Le Maire ou à Raphaël Glucksmann, aux socialistes européens, qui ont voté pour le retour de ces règles austéritaires : vous n’avez pas le mandat pour mettre ne place ces économies budgétaires. »

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