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Léon Blum, l’homme qui défia Pétain
Par David Bini
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Léon Blum et le maréchal Pétain ont toujours été opposés idéologiquement. Blum, c’est le symbole du Front populaire et des accords de Matignon qui en 1936 offrent aux français une révolution : les congés payés ou encore la semaine de 40 heures. « C’était un extraordinaire orateur et je crois que cela tenait à la qualité de son expression, à l’étendue de sa culture et à la clarté de sa pensée » analyse Robert Badinter.
Pétain lui, le héros de Verdun est un conservateur farouche, épris d’ordre, qui méprise le parlementarisme. Il espérait accéder à la présidence du Conseil, mais la victoire du Front populaire freine ses ambitions.
Au moment du Front populaire, Léon Blum est déjà la cible privilégiée de l’extrême droite en raison de ses opinions politiques mais aussi de sa religion. « Je me souviens quand j’allais au lycée, je voyais écrit au mur à la craie : Mort à Blum, mort aux juifs » témoigne Robert Badinter.
Le Front populaire sur le banc des accusés
En 1940, l’armée allemande brise le front à Sedan et déferle sur la France. Le Président du Conseil Paul Reynaud décide de rappeler le « héros de Verdun », dernier espoir pense-t-on face aux allemands : le maréchal Pétain.
Si Léon Blum nourrit d’abord un espoir sur la capacité de Pétain à gouverner, il déchante vite quand ce dernier demande l’armistice et obtient les pleins pouvoirs le 10 juillet. C’est la naissance de l’Etat Français, les politiques du Front Populaire sont dénoncées, accusées d’être à l’origine de la débâcle. Le 15 septembre, Léon Blum est arrêté et interné au fort du Portalet, dans les Pyrénées. Son visage est placardé sur des affiches lors de l’exposition antisémite « Le juif et la France » qui a lieu à Paris.
Ce que vous faites c’est le procès d’un régime politique, celui de la République
Le procès de Riom dont le but est de condamner le Front populaire s’ouvre le 19 février 1941. Immédiatement Léon Blum se défend et dénonce sa détention et celle de ses camarades au fort du Portalet avant même la tenue du procès. « Vous avez d’abord condamné, vous jugez, c’est digne des procès staliniens ! » crie l’homme politique. « Cette contradiction formidable, Léon Blum n’a pas manqué de la relever dès le départ » explique Robert Badinter. « On lui reproche une politique qui a été annoncé dans un programme électoral, qui a été approuvé par le peuple français lors des élections de 1936 » explique l’historien Serge Berstein, c’est le procès d’un régime, celui de la République.
Sur demande des Allemands et parce qu’il est juif, Léon Blum est déporté le 31 mars 1943 à Buchenwald. A la libération, Pétain qui était parti en Allemagne et Blum qui a survécu aux camps reviennent en France. Mais cette fois, c’est le maréchal Pétain qui est dans le box des accusés. Condamné à mort puis gracié par le général de Gaulle, Pétain sera interné à son tour au fort du Portalet avant d’être transféré sur l’île d’Yeu. Léon Blum est lui nommé ambassadeur aux Etats-Unis et occupera même quelques semaines la fonction de président du Conseil. Il s’éteint en 1950, et reçoit les honneurs nationaux.
Retrouvez le documentaire « Blum VS Pétain, duel sous l’occupation » vendredi 21 juillet à 22h puis en replay sur notre site internet ici.
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