« Nicolas Sarkozy a été naïf. Il a cru qu’il avait encore du poids mais il n’en a plus. Il a fait une erreur d’analyse ». Le sénateur LR, Jérôme Bascher n’est pas vraiment surpris par l’info du Figaro selon laquelle à peine 7 candidats issus de LR, se présenteraient sous les couleurs macronistes aux prochaines législatives.
L’ancien président de la République a pourtant œuvré pour convaincre des élus de son camp à « répondre à l’appel au rassemblement d’Emmanuel Macron ». Un temps pressenti pour partir, Damien Abbad devrait rester sous les couleurs de la droite républicaine. A l’inverse, Constance Le Grip, députée des Hauts-de-Seine est citée par le quotidien comme prise de guerre de la majorité présidentielle.
Jeudi, 200 investitures étaient dévoilées par LREM désormais baptisée Renaissance qui, avec le Modem et Horizons d’Edouard Philippe, formeront une « confédération » dénommée « Ensemble ». A défaut d’être un parti unique, cette confédération formera la majorité présidentielle en cas de victoire les 12 et 19 juin prochains.
La recomposition attendra les législatives
Chez Les Républicains qui s’apprêtent à présenter 577 candidats samedi, on peine à se réjouir de voir aussi peu de députés sortants franchir le Rubicon.
Proche de Nicolas Sarkozy, le sénateur du Nord, Marc-Philippe Daubresse a fait sienne la consigne du patron du parti, Christian Jacob au lendemain du premier tour de la présidentielle : « ni fongibles dans le macronisme, ni dans le lepénisme ».
Au téléphone, l’ancien ministre de la Ville précise sa pensée. « Aux élections législatives, l’ancrage territorial joue beaucoup. Et comme les sortants ont passé leur temps à critiquer le gouvernement, le en même temps, le quoi qu’il en coûte… Leurs électeurs ne comprendraient pas ce changement de pied. Ce n’est pas ma position, mais je comprends que certains de mes collègues soient dans une logique de recomposition politique. Mais celle-ci ne pourra se faire qu’après les législatives, en fonction des rapports de force. Imaginez qu’Emmanuel Macron n’ait pas la majorité absolue, il devra bien passer un accord ».
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« Il faut arrêter d’être dans le déni. Nous sommes un petit parti »
Un cadre de la majorité souffle. « Je ne suis ni ne surpris ni dessus de voir qu’il n’y a pratiquement aucun LR qui vienne chez nous. Je ne suis pas dans le débauchage. Je suis confiant, nous aurons la majorité absolue avec au moins 345 députés. Il faut dire que l’accord LFI/ PS nous arrange, il y aura des dissidences partout ».
La sénatrice de Paris, Céline Boulay-Espéronnier regrette la ligne adoptée par son parti au lendemain de la défaite de Valérie Pécresse. « Il faut arrêter d’être dans le déni. Nous sommes un petit parti. Nicolas Sarkozy n’a de leçons à recevoir de personne et ne peut pas servir de bouc émissaire. Il faut sauver les meubles et essayer d’influer le plus possible sur la politique du prochain gouvernement. Comment pourrait-on s’opposer à la retraite à 65 ans, la réforme du droit de successions ? On a quand même plus de points communs avec Emmanuel Macron que le PS n’en a avec La France Insoumise », souligne-t-elle.
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« Emmanuel Macron c’est le petit caporal »,
Pour Jérôme Bascher, si aussi peu de députés sortants LR ont basculé dans le camp d’Emmanuel Macron, c’est pour une raison simple et elle n’est pas liée à la consigne de Christian Jacob. « Emmanuel Macron ne veut pas voir une tête qui dépasse. Il ne veut pas d’élus indépendants. On le compare souvent avec Napoléon mais pour moi, c’est le petit caporal », lance-t-il.
En guise d’illustration, le sénateur de l’Oise prend le cas de Guillaume Larrivé. Le député sortant de l’Yonne a très tôt fait part de sa volonté de voir LR intégrer la future majorité « pour que le quinquennat d’Emmanuel Macron réussisse ». Pourtant, Renaissance a investi un candidat face à lui. « Emmanuel Macron veut la soumission pas la Révolution. Il faut faire en sorte qu’il y ait le plus possible de député LR et même PS, deux partis de gouvernement, afin qu’il soit obligé de composer avec eux », souhaite l’élu qui table sur la disparition programmée du macronisme à la fin du quinquennat ».
Interrogé par SMS sur la faible moisson de sortants LR dans les investitures « Renaissance », un élu LREM se veut néanmoins énigmatique. « Vous ne devriez pas conclure trop vite ».