France : Conference de presse Nouveau Front Populaire

Législatives : les députés communistes vont-ils conserver leur groupe ?

Le PCF a subi plusieurs déroutes électorales dans ses bastions historiques. Symbole de l’échec du parti pour ses élections, son chef de file, Fabien Roussel a été éliminé dès le 1er tour dans la 20e circonscription du Nord détenue par les communistes depuis … 62 ans.
Alexis Graillot

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

« Battus, mais pas abattus », tel était le résumé du patron des communistes, Fabien Roussel, quelques minutes seulement après que ce dernier ait appris la nouvelle qu’il ne serait pas qualifié au 2e tour dans la 20e circonscription du Nord. Son adversaire du Rassemblement National, Guillaume Florquin, l’a en effet emporté dès le 1er tour avec 50,3%.

Pire encore, le parti risque même de perdre son groupe parlementaire à l’Assemblée nationale, étant d’ores-et-déjà éliminé dans une quinzaine de circonscriptions sur 50 candidats présentés, et en très mauvaise posture dans de nombreuses autres.

Résultats très « révélateurs »

La déception est évidemment de mise du côté du parti, sans pour autant qu’il n’y ait du fatalisme ou de la surprise. « Les résultats sont révélateurs des zones d’implantation du NFP à l’issue de ce 1er tour », explique le sénateur de Paris, Ian Brossat, contacté par Public Sénat. « Nos députés [communistes] sont implantés en zone périphérique et rurale, le NFP a une implantation très urbaine, son vote est très concentré dans les grandes métropoles », analyse-t-il, même s’il note que son parti est « en ballotage dans plusieurs circonscriptions ».

Sur la situation plus spécifique de leur chef de file, Fabien Roussel, éliminé dès le 1er tour dans la 20e circonscription du Nord, pas de surprise non plus pour Ian Brossat. « Chez Fabien [Roussel], le RN fait 51%, soit exactement le même score que le RN qui a fait 47%, plus le score de Reconquête, qui a recueilli 4% ». Avant d’ajouter : « Cela fait longtemps que les circonscriptions avoisinantes sont détenues par le RN », explique-t-il, notant que la victoire du secrétaire national du PCF aux élections législatives de 2022, tenait d’un « exploit ».

Vers l’absence d’un groupe communiste par l’Assemblée ? « Nous finirons par y arriver »

Quant à la difficulté potentielle de la constitution d’un groupe communiste à l’Assemblée nationale, qui jusqu’à la précédente législature, regroupait 22 élus sous la bannière « Gauche démocrate et république ». Dans le détail, sur les 35 circonscriptions dans lesquelles le parti est engagé, déjà 16 candidats se sont désistés en faveur d’un candidat de l’ex-majorité présidentielle, mieux placée. Quant aux 19 restants, seuls 2 ont été élus au 1er tour, à savoir Stéphane Peu (71,8%) et Elsa Faucillon (64,83%), respectivement dans la 2e circonscription de Seine-Saint-Denis et dans la 1e circonscription des Hauts-de-Seine. Certains ténors du parti sont en ballotage favorable, à l’image d’André Chassaigne, député depuis 21 ans dans la 5e circonscription du Puy-de-Dôme, mais également Jean-Paul Lecoq, dans la 8e circonscription de Seine-Maritime. Tous deux affronteront un candidat RN au 2e tour. En revanche, pour beaucoup d’entre eux, un succès dimanche prochain sera très difficile. C’est le cas de Sébastien Jumel (34,5%), devancé de plus de 10 points par son adversaire RN, Patrice Martin, dans la 6e circonscription de Seine-Maritime, ou encore Pierre Dharréville, en grande difficulté dans la 13e circonscription des Bouches-du-Rhône (36,02%, alors que son adversaire RN, Emmanuel Fouquart, recueille 47,53% des voix).

Pour autant, Ian Brossat ne veut pas céder à un pessimisme trop grand : « A chaque nouvelle législature, cette question se pose, mais nous finirons par y arriver », défend le sénateur de Paris, qui note toutefois : « Evidemment ce sera plus simple si nous gagnons nos duels face au RN ».

En cas de difficulté à constituer un groupe, le parti pourrait cependant compter sur plusieurs élus ultra-marins, qui n’ont pas encore annoncés dans quel groupe ils siègeraient en cas d’élection.

Dans la même thématique

Paris: Emmanuel Macron Receives President Of Guinea-Bissau Umaro Sissoco Embalo
4min

Politique

« Réguler les égos » : comment Emmanuel Macron conçoit son rôle dans son camp

Au moment où le chef de l’Etat s’apprête à nommer un nouveau premier ministre, Emmanuel Macron a reçu ce mercredi à déjeuner les sénateurs Renaissance, à l’Elysée. Une rencontre prévue de longue date. L’occasion d’évoquer les collectivités, mais aussi les « 30 mois à venir » et les appétits pour 2027…

Le

Législatives : les députés communistes vont-ils conserver leur groupe ?
4min

Politique

Gouvernement : « On ne peut pas simplement trépigner et attendre que le Président veuille démissionner », tacle Olivier Faure

Olivier Faure, le Premier secrétaire du PS, réclame un Premier ministre de gauche, alors que LFI refuse de se mettre autour de la table pour travailler sur la mise en place d’un gouvernement, préférant pousser pour une démission du chef de l’Etat. Ce mercredi, députés et sénateurs PS se sont réunis alors que le nom du nouveau chef de gouvernement pourrait tomber d’un instant à l’autre.

Le

Législatives : les députés communistes vont-ils conserver leur groupe ?
2min

Politique

Recherche d’un Premier ministre : « Le président continue à écouter et à tendre la main », assure Maud Bregeon 

La porte-parole du gouvernement Maud Bregeon a assuré ce mercredi à la sortie du Conseil des ministres qu’Emmanuel Macron a acté qu’il n’y avait pour le moment pas « de socle plus large que celui qui est en place aujourd’hui » pour gouverner. Mais, après les consultations des responsables de partis mardi, « le président continue à écouter et à tendre la main ».

Le