Le panorama général des candidatures aux élections législatives est parlant. Sur la base de la liste des candidats publiée hier soir par le ministre de l’Intérieur, on recense 4011 candidats, soit une moyenne de 7 par circonscription. C’est le plus faible nombre de candidatures depuis 1988, où on en avait enregistré 2841 (5 candidats par circonscription en moyenne).
Lors des précédentes élections, en 2022, 6293 candidatures avaient été déposées (11 en moyenne par circonscription). Pour 2017, on en comptait 7877 (14 candidats par circonscription). En moyenne, au cours des sept dernières élections législatives où le nombre de sièges à pourvoir était à 577, le nombre de candidatures s’est établi à environ 6000 candidats.
Deux éléments expliquent cet étiage inédit en 36 ans : l’imprévisibilité de la dissolution et le délai inhabituellement court pour faire acte de candidature, à peine une semaine. Le nombre élevé de candidatures d’union, notamment à gauche avec le Nouveau front populaire, est un autre facteur qui conduit à ce faible nombre global de candidatures. La situation tranche avec les dernières élections législatives provoquées par une dissolution, en 1997. À l’époque, 6242 candidatures ont été déposées et plusieurs observateurs ont souligné « l’inflation » du nombre de candidatures, en progression de 20 % par rapport à 1993 et même 50 % par rapport à 1988.
La part des femmes en baisse
Parmi les 4011 candidats, 2362 sont des hommes (58,9 %) et 1649 des femmes (41,1 %). La part des femmes candidates a diminué par rapport aux législatives de 2022. Elles étaient 44,2 % il y a deux ans. Pour rappel, les partis doivent présenter 50 % de candidats titulaires de chaque sexe aux législatives, avec un écart maximum de 2 % entre les deux, sous peine de retenus sur les financements publics accordés par l’État.
Les candidats Rassemblement national et ceux étiquetés « union de la gauche » sont ceux à s’être le plus approché de l’objectif fixé par la loi sur la parité, avec 52 % d’hommes et 48% de femmes. Les candidats « Ensemble ! » (majorité présidentielle) font un peu moins bien, avec 55 % de titulaires masculins et 45 % de titulaires féminins.
Les déséquilibres sont patents sur d’autres nuances. Sur les 305 candidats indiqués « Les Républicains » par le ministère de l’Intérieur, on compte 67,2 % d’hommes et seulement 32,8 % de femmes. Quant aux candidats « union de l’extrême droite », correspondant aux candidats d’Éric Ciotti soutenus par le RN, on totalise 82,5 % d’hommes contre 17,5 % de femmes.