Depuis mardi et l’annonce d’une alliance avec le RN aux législatives par Éric Ciotti, Les Républicains subissent la pire crise politique de leur histoire récente. Le président du parti refuse de partir malgré son exclusion votée à l’unanimité donnant lieu à des images cocasses de porte du siège du parti fermée à clé par Eric Ciotti, puis ouverte par la secrétaire générale du parti, Annie Genevard, d’un président exclu qui se met en scène dans son bureau ou encore des réseaux sociaux LR qui se contredisent avant d’être suspendus. Bref, les journées de mardi et mercredi ont été riches en rebondissements.
La quasi-majorité des cadres pensaient avoir évité le pire en votant à l’unanimité l’exclusion d’Éric Ciotti 24 heures après son annonce d’un accord caché avec le RN aux législatives. La famille LR s’est montrée unie face au « traître » et a martelé la nécessité pour le pays « d’avoir une droite libre et indépendante ». Le président du Sénat, Gérard Larcher a même clarifié (mot à la mode ces derniers jours) un peu plus la position du parti dans le JT de TF1 mercredi soir, en indiquant qu’en cas de duel entre le RN et un candidat La France insoumise le soir du 7 juillet, il ne choisirait ni l’un ni l’autre.
L’ancienne tête de liste LR aux européennes, François-Xavier Bellamy, nommé hier à la direction intérimaire du parti aux côtés d’Annie Genevard et du trésorier, Daniel Fasquelle, a jeté un nouveau pavé dans la mare de la droite ce matin sur Europe 1. Interrogé sur son choix dans l’hypothèse d’un duel au second tour opposant un candidat RN et un candidat du Nouveau Front Populaire, l’eurodéputé a déclaré qu’il « ferait barrage à la France Insoumise, en votant « bien sûr » pour le candidat du Rassemblement national.
Quelques minutes plus tard, François-Xavier Bellamy est revenu du bout des lèvres sur ses déclarations. « Ma position personnelle sur un second tour fictif n’est pas le sujet du moment. L’essentiel pour moi est ailleurs : soutenir partout dans le pays, les candidats LR, qui sont les seuls capables d’apporter à la France l’alternative dont elle a tellement besoin », a-t-il indiqué sur X
« On lui a fait comprendre que le message était malheureux
« Nous n’avons pas besoin de ce type de déclaration. La seule chose qui compte, c’est de soutenir nos candidats LR. Si nous ne sommes pas au deuxième tour, c’est simple, ce n’est ni Macron, ni le RN, ni LFI. Il a fait un correctif car on lui a fait comprendre que le message était malheureux. Il s’est fait rattraper par la patrouille », explique Dominique Estrosi Sassone, membre du bureau politique de LR et présidente de la commission des affaires économiques du Sénat.
Christine Bonfanti-Dossat, sénatrice du Lot et Garonne, membre du bureau politique, estime que « François-Xavier Bellamy s’est fait piéger par un journaliste (en l’occurrence Pascal Praud) qui a voulu le faire déraper ». « Bien sûr que nous ne voterons pas RN. Nous voterons blanc. D’où l’importance d’une loi qui prendrait en compte le vote blanc comme je l’avais proposée », rappelle-t-elle.
« Pourquoi sommes-nous les seuls à être soumis à la question ? Pourquoi ne la pose-t-on pas au Parti socialiste qui s’est allié à un parti antisémite ? Pourquoi ne pas la poser au camp Macron ? », interroge le sénateur des Pyrénées Atlantiques, Max Brisson. « Pour le reste, ma position est celle de Gérard Larcher. Nous aurons des candidats dans toutes les circonscriptions. Et nous allons faire campagne pour le premier tour avant de se poser la question de ce qu’on fera pour le second. Et j’espère ne pas être confronté à cette situation où un RN s’opposera à un LFI. La responsabilité du chef de l’Etat est immense sur ce point. Il avait prôné le en même temps. Mais c’était le en même temps des extrêmes ».
Un nouveau Bureau politique du parti se réunira ce soir pour acter l’exclusion du président de LR. Tandis que le tribunal judiciaire de Paris examinera vendredi à 11h le recours déposé par Éric Ciotti contre cette exclusion.