Législatives anticipées : 10 points chauds à surveiller
Public Sénat a sélectionné dix circonscriptions qui risquent d’attirer l’attention à l’occasion des législatives anticipées, les 30 juin et 7 juillet, en raison de la notoriété des candidats ou des enjeux locaux, qu’ils soient symboliques ou très politiques.
Membres du gouvernement, revenants de la vie politique, députés sortant… l’avenir de nombreuses personnalités politiques pourrait se jouer lors des législatives anticipées. Après un premier volet >>> à retrouver ici, Public Sénat continue de faire le tour des circonscriptions à surveiller de près au soir des 30 juin et 7 juillet.
Aymeric Caron (LFI – Nouveau Front populaire) dans la 18e circonscription de Paris
C’est une bataille serrée qui s’annonce dans le nord de la capitale. En 2022, l’ancien journaliste Aymeric Caron, investi par LFI, l’avait remporté de peu (51,6 %) sur le sortant Pierre-Yves Bournazel, un proche d’Edouard Philippe. Les deux sont de nouveaux dans les starting-blocks, mais l’équation s’annonce un peu plus complexe pour le militant antispéciste, pointé du doigt, comme de nombreux insoumis, pour ses positions sur le conflit israélo-palestinien. Il doit aussi faire face à plusieurs dissidences à gauche.
Toutefois, les scores des européennes peuvent lui laisser espérer l’enclenchement d’une dynamique pour le second tour : le PS-Place publique est arrivé largement en tête, avec 28,7 % des voix, suivi par la liste LFI (18,9 %), puis Renaissance (15,2 %), talonné par les écologistes (13,7 %).
Sabrina Agresti-Roubache (Renaissance) dans la 1ère circonscription des Bouches-du-Rhône
Deux ans seulement après avoir été élue de justesse avec 50,79 % des voix, la secrétaire d’État chargée de la Ville et de la Citoyenneté, une proche du couple présidentiel, repart en campagne pour tenter de sauver son siège à Marseille. Sur ses affiches et ses tracts, point de photo d’Emmanuel Macron ni de référence à la majorité sortante, Sabrina Agresti-Roubache n’oublie pas qu’elle bataille dans une circonscription où le Rassemblement national a tout écrasé aux européennes, avec plus de 40 % des voix. Renaissance et ses alliés s’y sont effondrés, à 11,1 %.
Comme en 2022, Sabrina Agresti-Roubache affronte la candidate RN Monique Griseti, qui était arrivée en tête au premier tour. Du côté du Nouveau Front populaire c’est une candidate Place publique qui a été investie, Pascaline Lécorché. Les LR, quant à eux, ont fait le choix de n’investir personne. Lors de cette campagne éclair, la secrétaire d’Etat a pu compter sur le soutien du Premier ministre, de Christophe Béchu, le ministre de la Transition écologique et du président de région Renaud Muselier, ex-LR passé dans le camp macroniste. Pas sûr, toutefois, que cela suffise à inverser la vapeur.
François Hollande (PS) dans la première circonscription de Corrèze
Y pense-t-il le matin en se rasant ? Sept ans après avoir quitté l’Elysée, sans être vraiment resté à distance de la vie politique, François Hollande repart sur le terrain. L’ancien président de la République est candidat sous l’étiquette Nouveau Front populaire à Tulle, en Corrèze, dans cette même circonscription qu’il avait ravi à la droite en 1988, grâce au désistement du candidat communiste, et où il est resté élu député près de 20 ans. Ce retour a surpris jusqu’à la direction du Parti socialiste, qui a appris sa candidature à la dernière minute, comptant plutôt investir le maire de Tulle.
La majorité a joué d’élégance : aucun candidat face au prédécesseur d’Emmanuel Macron. Un temps pressenti, Isabelle Celle, la présidente de Renaissance en Corrèze appréciera… Seul adversaire d’envergure face au socialiste, le sortant François Dubois (LR), un proche d’Aurélien Pradié, sur lequel pourraient se rabattre les soutiens d’Emmanuel Macron. Notons aussi que le RN est arrivé en tête aux européennes, avec 31,6 % des voix. Maïtey Pouget est la candidate du parti à la flamme tricolore pour ces législatives. De quoi laisser envisager une éventuelle triangulaire.
Dominique Faure (Parti radical) dans la 10e circonscription de Haute-Garonne
Ministre déléguée chargée des collectivités territoriales et de la ruralité, Dominique Faure avait été éliminée dès le premier tour en 2012 et en 2017, alors candidate sous l’étiquette du Parti radical. La campagne de 2022 lui a été plus favorable, notamment grâce à son ralliement à la majorité présidentielle. Mais c’est d’un cheveu qu’elle a remporté son siège, avec seulement 211 voix d’écart sur la candidate Nupes. Cette ingénieure de formation va devoir cravacher, alors que le Rassemblement national et l’alliance PS-Place publique sont largement arrivés en tête aux européennes dans cette circonscription, avec respectivement 25 % et 20 % des suffrages.
Laurent Wauquiez(LR) dans la 1ère circonscription de Haute-Loire
Particulièrement discret depuis 2022, l’ancien président des Républicains, qui a fait le choix de se concentrer sur son mandat de président du Conseil régional d’Auvergne-Rhône-Alpes, profite de ces législatives anticipées pour opérer un retour sur la scène nationale. Ses ambitions présidentielles ne font guère mystère. Il était d’ailleurs le poulain désigné d’Éric Ciotti pour 2027, mais Laurent Wauquiez a sévèrement étrillé le ralliement du Niçois au Rassemblement national.
Laurent Wauquiez a déjà été député de la première circonscription de Haute-Loire de 2004 à 2007, puis de 2012 à 2017. Il devrait retrouver son siège sans encombre : la députée LR sortante, Isabelle Valentin, ne se représente pas, mais elle l’avait emporté haut la main en 2022, avec plus de 70 % de suffrages au second tour face à une candidate écologiste. Notons toutefois les 40 % engrangés par le RN aux européennes.
Jérôme Cahuzac (Divers gauche) dans la 3e circonscription du Lot-et-Garonne
Après cinq ans d’inéligibilité, l’ancien ministre du Budget repart en campagne dans sa circonscription du Lot-et-Garonne. Condamné pour fraude fiscale en 2018, l’ex-socialiste répète avoir « purgé sa dette ». Etiqueté « divers gauche », Jérôme Cahuzac affronte la députée sortante Annick Cousin (RN) – le parti de Marine Le Pen y est arrivé très largement en tête aux européennes (38,4 %) -, et l’insoumis Xavier Czapla, investi par le Nouveau Front populaire. L’ancien chirurgien esthétique, déjà élu un peu plus de dix ans sur ce territoire, va devoir montrer qu’il a su y garder des attaches.
Charles de Courson (Utiles) dans la 5e circonscription de la Marne
L’une des figures de proue de l’opposition à la réforme des retraites d’Emmanuel Macron, Charles de Courson est aussi le député qui siège depuis le plus longtemps au Palais Bourbon. Arrivé en 1993 sous les couleurs de l’UDF, il a depuis été réélu six fois de suite.
La conquête d’un huitième mandat dans sa circonscription de la Marne semble plutôt bien partie pour ce descendant d’un député de la noblesse aux états généraux de 1789, qui vota pour la mort de Louis XVI. Charles de Courson a été confortablement réélu en 2022, avec 63% des suffrages exprimés, et ce malgré l’inexorable monté du RN sur ce territoire. Aux européennes, le parti de Marine Le Pen y a frisé les 50%.
Marine Le Pen (RN) dans la 11e circonscription du Pas-de-Calais
Elue depuis 2017 à Hénin-Beaumont, Marine Le Pen devrait être reconduite sans difficulté à l’issue de ces législatives anticipées, dans un territoire historiquement acquis à la gauche, comme une large partie du bassin minier, mais tombé au cours de la décennie écoulée dans l’escarcelle du RN. Elle l’avait emporté haut la main au second tour en 2022, avec 61 % des voix face à Marine Tondelier, la patronne des écologistes, implantée de longue date dans cette circonscription. Cette année, l’écologiste ne rempile pas, elle cède la place à Samira Laal, secrétaire nationale du PS au handicap et à l’inclusion, qui a reçu l’investiture du Nouveau Front populaire. Marine Tondelier reste toutefois sa suppléante.
Marie-Caroline Le Pen (4e circonscription de la Sarthe)
Dans la famille Le Pen, voici l’aînée : Marie-Caroline. La grande sœur de Marine Le Pen se lance dans la 4e circonscription de la Sarthe, celle-là même où François Fillon a été élu pendant plus de 21 ans. À 64 ans, elle n’en est pas à ses premiers pas en politique, loin de là. Marie-Caroline Le Pen est actuellement conseillère régionale d’Île-de-France et a déjà candidaté trois fois aux législatives : deux fois dans les Hauts-de-Seine, face à Nicolas Sarkozy, puis dans les Yvelines, en 1997, où son père, venu la soutenir, s’en prend physiquement à la candidate socialiste Annette Bergeal. En 1998, son ralliement à Bruno Mégret lui a valu l’ire paternelle et un long bannissement familial.
Marie-Caroline Le Pen se voit parachuter dans une circonscription où la députée sortante LFI, Elise Leboucher, l’avait remporté sur le fil en 2022, avec 50,15 % des voix. Le RN y a dépassé les 36 % aux européennes, LFI étant relégué à la cinquième place, derrière la majorité présidentielle, le PS-Place publique et les LR.
Olivier Véran (Renaissance) dans la 1ère circonscription de l’Isère
L’ancien ministre de la Santé est de nouveau candidat dans sa première circonscription de l’Isère, où il a été élu une première fois en 2012, à l’époque sous bannière socialiste, avant de rallier Emmanuel Macron en 2017. Largement réélu au second tour en 2022, avec plus de 55% des suffrages, ce neurologue de profession, qui avait annoncé se reconvertir dans la chirurgie esthétique après avoir quitté le gouvernement, affronte le RN Alexandre Lacroix, l’insoumis Hugo Prévost pour le Nouveau Front populaire et la LR Nathalie Béranger, une proche de Laurent Wauquiez.
Ici, ce sont les socialistes qui sont arrivés en tête au soir du 9 juin, avec 21,2% des voix, devant Renaissance et le RN.
La réunion à l’Elysée n’a pas abouti sur un accord. Mais avec des lignes rouges qui peuvent paraître très éloignées, la sortie de crise semble encore lointaine. Un début de rapprochement émerge cependant sur la méthode, autour du non-recours au 49.3.
Depuis la chute de Bachar Al-Assad, certaines déclarations de responsables politiques conciliant avec le régime dictatorial refont surface. En octobre 2015 par exemple dans l’émission « Preuves par 3 » sur Public Sénat, Jean-Luc Mélenchon estimait que les bombardements russes et syriens faisaient partie d’une guerre nécessaire contre les rebelles.
Reçus par Emmanuel Macron ce mardi, avec d’autres formations politiques à l’exception de LFI et du RN, socialistes et écologistes se sont engagés, s’ils accèdent au pouvoir, à ne pas utiliser le 49.3 à condition que les oppositions renoncent à la motion de censure. « Ça a été repris par Horizons, par le MoDem », a assuré Olivier Faure, le Premier secrétaire du PS.
À la sortie d’une réunion avec les partis, hors LFI ou RN, le patron des députés de la Droite républicaine insiste à nouveau sur la nécessité d’aboutir à un accord de non-censure pour qu’un gouvernement survive. Il maintient sa ligne rouge : la droite ne veut ni ministres issus de la France insoumise, ni application du programme du Nouveau Front populaire.
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Présentation des conclusions des états généraux de l'information
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