Chamboulive : polling station atmosphere

Législatives 2024 : quelles sont les consignes de désistement des différents partis pour le second tour ?

Alors que le RN est donné en tête de ce premier tour avec 33,5 % des voix, le Nouveau Front populaire et Ensemble appellent à faire barrage à l’extrême droite. Mais, dans le cas où le désistement dans une triangulaire se ferait au profit d’un candidat LFI, les consignes semblent toutefois diverger.
Rose Amélie Becel

Temps de lecture :

5 min

Publié le

Mis à jour le

Selon les estimations Ipsos / Talan pour France Télévisions, Radio France et LCP, le Rassemblement national est arrivé en tête de ce premier tour des élections législatives avec 33,5 % des voix. En seconde position, le Nouveau Front populaire (NFP) totalise 28,1 % des voix, devant la coalition présidentielle Ensemble à 21 %.

En raison d’une forte participation, un nombre historique de circonscriptions – entre 285 et 315 – voient trois candidats se qualifier au second tour. Dans la très grande majorité d’entre elles, les candidats en lice sont issus des trois blocs principaux : RN, NFP et Ensemble.

Face à la perspective d’une majorité absolue pour l’extrême droite à l’issue du second tour, les deux autres blocs se mobilisent pour éviter une dispersion des voix. Mais les consignes précisent divergent selon les partis. Tour d’horizon.

Les candidats du Nouveau Front populaire arrivés troisième sommés de se retirer

C’est du côté du Nouveau Front populaire que les appels au vote pour ce second tour sont les plus clairs. Avant même les résultats du premier tour, la secrétaire nationale des Écologistes Marine Tondelier avait affirmé que les candidats de son parti qualifiés en troisième position se retireraient.

Même son de cloche du côté du Parti socialiste, dont le premier secrétaire Olivier Faure a indiqué dans la soirée du 30 juin, sur le plateau de TF1, son souhait de voir les candidats du NFP se retirer « dès lors qu’il y a un risque de faire élire un candidat du Rassemblement national ». Olivier Faure « assume » ainsi, par exemple, le désistement de son candidat dans la 6eme circonscription du Calvados, pour « sauver » Élisabeth Borne. L’ex-Première ministre est en effet en ballotage défavorable, en deuxième position derrière un candidat Rassemblement national.

Chez Place publique, qui faisait liste commune avec le PS aux élections européennes, Raphaël Glucksmann formule le même appel. Du côté de La France insoumise, c’est Jean-Luc Mélenchon qui s’est exprimé après le premier tour. « Nulle part nous ne permettrons au RN de l’emporter », indique le chef de file du parti. En cas de triangulaire où le candidat LFI serait arrivé troisième, Jean-Luc Mélenchon lui demande ainsi également de se « retirer en toutes circonstances ».

Après les déclarations peu claires de Gabriel Attal et Emmanuel Macron, de premiers désistements sur le terrain

Dès 20 heures, le président de la République appelait de son côté dans une déclaration écrite à « un large rassemblement démocrate et républicain pour le second tour », contre le Rassemblement national. « Pas une voix ne doit aller au Rassemblement national », clamait aussi Gabriel Attal après l’annonce des résultats.

Mais, dans les faits, les consignes pour ce second tour ne semblent pas encore très claires du côté d’Ensemble. Le Premier ministre appelle ainsi au désistement des candidats du parti « dont le maintien en troisième position ferait élire un député du Rassemblement national face à un autre candidat qui défend, comme nous, les valeurs de la République ». Une déclaration qui semble exclure des désistements au profit de candidats de La France insoumise, qui ont régulièrement été pointés du doigt par le parti présidentiel durant la campagne.

Pourtant, sur le terrain, la candidate Ensemble Albane Branlant, arrivée troisième dans la première circonscription de la Somme a d’ores et déjà annoncé son retrait « face au risque du Rassemblement national », au profit de François Ruffin arrivé deuxième. Même configuration pour la secrétaire d’État chargée de la Ville Sabrina Agresti Roubache, candidate à Marseille et arrivée en troisième position derrière les candidates RN et NFP, qui a annoncé dans la soirée son retrait. « Pas de voix pour le RN », a-t-elle affirmé.

Le Modem et Horizons favorables au barrage face au RN, mais aussi face à LFI

Sur le plateau de TF1, François Bayrou, également membre de la coalition Ensemble, préconisait ainsi de « regarder circonscription par circonscription », avant d’opter ou non pour un désistement. « Beaucoup de Français seraient totalement désespérés à retrouver un vote, un choix entre RN et LFI et ceux-là, nous allons les prendre en compte », a affirmé le président du Modem.

De son côté, Édouard Philippe appelle clairement à faire barrage à la fois au RN et à LFI. « Aucune voix ne doit se porter sur les candidats du Rassemblement national, ni sur ceux de la France insoumise », a indiqué le président du parti Horizons. Par conséquent, les candidats investis par le parti et qualifiés en troisième position dans une triangulaire pourront tout de même se retirer au profit d’un « candidat républicain ».

Pas de consigne de vote chez Les Républicains

Arrivés en quatrième position de ce premier tour avec 10 % des suffrages, Les Républicains ont fait savoir dans un communiqué qu’ils ne donneraient pas de consigne de vote : « Là où nous ne sommes pas présents au second tour, considérant que les électeurs sont libres de leur choix, nous ne donnons pas de consigne nationale et laissons les Français s’exprimer en conscience ». Sur TF1, l’eurodéputé François-Xavier Bellamy a de son côté affirmé que « le danger qui guette notre pays aujourd’hui, c’est l’extrême gauche ».

Il faudra attendre mardi 2 juillet à 18 heures, date butoir à laquelle les candidats qualifiés au second tour devront s’être officiellement déclarés, pour connaître exactement les forces politiques en présence dans chaque circonscription.

Dans la même thématique

Législatives 2024 : quelles sont les consignes de désistement des différents partis pour le second tour ?
3min

Politique

Revalorisation du barème de l’impôt : « On peut imaginer plusieurs scenarii », selon Claude Raynal

Après avoir été présenté en conseil des ministres ce mercredi 11 décembre, le projet de loi spéciale sera examiné à l’Assemblée nationale à partir du 16 décembre et au Sénat en milieu de semaine prochaine. Cet après-midi, les ministres démissionnaires de l’Economie et du budget ont été entendus à ce sujet par les sénateurs. « La Constitution prévoit des formules pour enjamber la fin d’année », s’est réjoui le président de la commission des Finances du Palais du Luxembourg à la sortie de l’audition.

Le

Paris: Emmanuel Macron Receives President Of Guinea-Bissau Umaro Sissoco Embalo
4min

Politique

« Réguler les égos » : comment Emmanuel Macron conçoit son rôle dans son camp

Au moment où le chef de l’Etat s’apprête à nommer un nouveau premier ministre, Emmanuel Macron a reçu ce mercredi à déjeuner les sénateurs Renaissance, à l’Elysée. Une rencontre prévue de longue date. L’occasion d’évoquer les collectivités, mais aussi les « 30 mois à venir » et les appétits pour 2027…

Le

Législatives 2024 : quelles sont les consignes de désistement des différents partis pour le second tour ?
4min

Politique

Gouvernement : « On ne peut pas simplement trépigner et attendre que le Président veuille démissionner », tacle Olivier Faure

Olivier Faure, le Premier secrétaire du PS, réclame un Premier ministre de gauche, alors que LFI refuse de se mettre autour de la table pour travailler sur la mise en place d’un gouvernement, préférant pousser pour une démission du chef de l’Etat. Ce mercredi, députés et sénateurs PS se sont réunis alors que le nom du nouveau chef de gouvernement pourrait tomber d’un instant à l’autre.

Le