Législatives 2024 : « La seule majorité possible, c’est celle qui va de la droite modérée à la gauche modérée », estime Jean-Noël Barrot

Invité de la matinale de Public Sénat, le ministre délégué chargé de l’Europe, Jean-Noël Barrot a tenu la ligne du bloc central, plaidant pour une coalition des modérés. Une idée appuyée par Emmanuel Macron dans une lettre adressée aux Français.
Henri Clavier

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

« Je crois effectivement que personne ne sort clairement vainqueur », déclare Jean-Noël Barrot (MoDem) reprenant ainsi la position du chef de l’Etat. Dans sa lettre adressée aux Français, et publiée ce matin dans la presse quotidienne régionale, le Président de la République a estimé que les élections n’avaient pas permis de dégager un vainqueur clair. Même si le Nouveau Front Populaire est arrivé en tête, il ne bénéficie pas d’une assise assez large pour atteindre la majorité absolue. L’absence de majorité absolue n’avait pourtant pas empêché Emmanuel Macron de gouverner après les élections de 2022.  « Le bloc de gauche a un nombre de députés bien inférieur à celui qu’avait la majorité présidentielle en 2022. La seule majorité trouvable, c’est celle des modérés. Le sujet n’est pas de savoir qui a le plus gros bloc », affirme le ministre délégué chargé de l’Europe. 

« La formation politique de laquelle sera issu le Premier ministre a moins d’importance que sa capacité à rassembler »

Les équilibres pourraient donc se déplacer vers la droite afin de nouer un accord de gouvernement. Plusieurs personnalités de LR, dont Gérard Larcher, ont d’ailleurs déclaré qu’ils s’opposeraient à un gouvernement voté par le Nouveau Front Populaire. « La formation politique de laquelle sera issu le Premier ministre a moins d’importance que sa capacité à rassembler », estime Jean-Noël Barrot, pas aussi hostile que certains de ses collègues de « l’aile gauche » à un Premier ministre issu de LR. Toutefois, l’idée d’une alliance entre le bloc central et LR a largement fait son chemin depuis 2022 et n’a jamais abouti. Par ailleurs, même en s’alliant à la quarantaine de députés du nouveau groupe La Droite Républicaine, présidé par Laurent Wauquiez, le compte n’y est pas. 

Une coalition introuvable ? 

« La seule majorité possible qui permet de conserver l’essentiel pour notre pays, c’est celle qui va de la droite modérée à la gauche modérée », continue Jean-Noël Barrot. S’il n’exclut pas une participation de certains partis de gauche, l’ensemble du NFP n’est pas concerné, notamment LFI. Malgré ces propositions, Olivier Faure a fait savoir qu’il s’en tiendrait au rassemblement des gauches et au cadre du Nouveau Front Populaire. « Il faut que les responsables sachent cheminer les uns vers les autres », souhaite Jean-Noël Barrot. Le ministre sortant ne précise cependant pas sur quelles thématiques LR, le parti socialiste et son propre camp pourraient s’entendre. Par ailleurs, le bloc central, divisé en trois parties, connaît lui aussi ses divergences, notamment sur sa gauche. La situation pourrait encore stagner jusqu’au 18 juillet et la répartition des postes clés à l’Assemblée nationale. « Je pense que c’est souhaitable que les ministres qui ont été élus puissent participer à ce moment très fort de la constitution du Parlement », avance Jean-Noël Barrot, symbole que l’Assemblée est de nouveau au cœur du jeu politique.

Dans la même thématique

Législatives 2024 : « La seule majorité possible, c’est celle qui va de la droite modérée à la gauche modérée », estime Jean-Noël Barrot
3min

Politique

Guerre en Ukraine : « Nous sommes une Union de paix, mais notre projet maintenant ce sera la défense » plaide le président finlandais

ENTRETIEN EXCLUSIF. Au lendemain du sommet de la « coalition des volontaires » organisé à l’initiative de la France et du Royaume-Uni à Paris, le 27 mars 2025, le président de la République de Finlande, Alexander Stubb, interrogé par Caroline de Camaret, dit vouloir accentuer la pression sur Moscou sans pour autant faire de la question de l’envoi de troupes européennes en Ukraine le principal moyen d’y parvenir. Un entretien exclusif à voir en intégralité dans l’émission Ici l’Europe sur Public Sénat.

Le

« On attend cette décision sereinement » : le RN confiant sur le jugement de Marine Le Pen
6min

Politique

« On attend cette décision sereinement » : le RN confiant sur le jugement de Marine Le Pen

À trois jours de la décision du tribunal correctionnel dans l’affaire des assistants parlementaires du Rassemblement national, les élus du parti alternent entre discrétion ou sérénité. Plusieurs espèrent que leur candidate sera en mesure de se présenter à la présidentielle, alors que le réquisitoire défend une inéligibilité avec application immédiate.

Le

SIPA_01200509_000052
6min

Politique

Procès des assistants RN : Marine Le Pen peut-elle se prévaloir de la décision du Conseil constitutionnel ?

Le Conseil constitutionnel a rendu sa décision au sujet d’une question prioritaire de constitutionnalité soulevée par un élu local de Mayotte qui contestait sa peine d’inéligibilité « assortie d’une exécution provisoire », c’est-à-dire non suspensive en cas d’appel. Si la décision est sans impact juridique pour Marine Le Pen qui encourt, elle aussi, une peine d’inéligibilité immédiate, elle envoie néanmoins un message aux magistrats.

Le

PARIS – SIEGE LR – BELLAMY
3min

Politique

Quand une sénatrice LR reçoit sa carte d’adhérent LR… trois fois

C’est d’abord avec une forme d’amusement, puis d’étonnement, que la sénatrice LR Christine Bonfanti-Dossat a reçu à trois reprises sa carte de membre des LR. Une simple « erreur » isolée, assure la secrétaire départementale LR du Lot-et-Garonne. « L’anecdote » reste néanmoins symptomatique de « la désorganisation » qui touche le parti depuis le départ d’Eric Ciotti avec pertes et fracas… et fichiers.

Le