La Haute assemblée a adopté une proposition de loi socialiste visant à renforcer l’indépendance ces médias. Mais la droite sénatoriale a supprimé les principales mesures, dont la création d’un droit d’agrément sur la nomination du directeur de la rédaction. La ministre de la Culture, Rachida Dati, a annoncé l’arrivée d’un « projet de loi issu des conclusions des états généraux de l’information ».
Législatives 2024 : « La seule majorité possible, c’est celle qui va de la droite modérée à la gauche modérée », estime Jean-Noël Barrot
Par Henri Clavier
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« Je crois effectivement que personne ne sort clairement vainqueur », déclare Jean-Noël Barrot (MoDem) reprenant ainsi la position du chef de l’Etat. Dans sa lettre adressée aux Français, et publiée ce matin dans la presse quotidienne régionale, le Président de la République a estimé que les élections n’avaient pas permis de dégager un vainqueur clair. Même si le Nouveau Front Populaire est arrivé en tête, il ne bénéficie pas d’une assise assez large pour atteindre la majorité absolue. L’absence de majorité absolue n’avait pourtant pas empêché Emmanuel Macron de gouverner après les élections de 2022. « Le bloc de gauche a un nombre de députés bien inférieur à celui qu’avait la majorité présidentielle en 2022. La seule majorité trouvable, c’est celle des modérés. Le sujet n’est pas de savoir qui a le plus gros bloc », affirme le ministre délégué chargé de l’Europe.
« La formation politique de laquelle sera issu le Premier ministre a moins d’importance que sa capacité à rassembler »
Les équilibres pourraient donc se déplacer vers la droite afin de nouer un accord de gouvernement. Plusieurs personnalités de LR, dont Gérard Larcher, ont d’ailleurs déclaré qu’ils s’opposeraient à un gouvernement voté par le Nouveau Front Populaire. « La formation politique de laquelle sera issu le Premier ministre a moins d’importance que sa capacité à rassembler », estime Jean-Noël Barrot, pas aussi hostile que certains de ses collègues de « l’aile gauche » à un Premier ministre issu de LR. Toutefois, l’idée d’une alliance entre le bloc central et LR a largement fait son chemin depuis 2022 et n’a jamais abouti. Par ailleurs, même en s’alliant à la quarantaine de députés du nouveau groupe La Droite Républicaine, présidé par Laurent Wauquiez, le compte n’y est pas.
Une coalition introuvable ?
« La seule majorité possible qui permet de conserver l’essentiel pour notre pays, c’est celle qui va de la droite modérée à la gauche modérée », continue Jean-Noël Barrot. S’il n’exclut pas une participation de certains partis de gauche, l’ensemble du NFP n’est pas concerné, notamment LFI. Malgré ces propositions, Olivier Faure a fait savoir qu’il s’en tiendrait au rassemblement des gauches et au cadre du Nouveau Front Populaire. « Il faut que les responsables sachent cheminer les uns vers les autres », souhaite Jean-Noël Barrot. Le ministre sortant ne précise cependant pas sur quelles thématiques LR, le parti socialiste et son propre camp pourraient s’entendre. Par ailleurs, le bloc central, divisé en trois parties, connaît lui aussi ses divergences, notamment sur sa gauche. La situation pourrait encore stagner jusqu’au 18 juillet et la répartition des postes clés à l’Assemblée nationale. « Je pense que c’est souhaitable que les ministres qui ont été élus puissent participer à ce moment très fort de la constitution du Parlement », avance Jean-Noël Barrot, symbole que l’Assemblée est de nouveau au cœur du jeu politique.
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