« C’est une défaite, effectivement », est bien obligé de concéder Manuel Bompard. Le coordinateur de La France Insoumise y voit une « coalition de circonstance » entre les macronistes, la droite et l’extrême droite : « Bénédicte Taurine [la candidate LFI sortante] est arrivée en tête du 1er tour et vraisemblablement se sont retrouvées autour de Mme Froger les voix macronistes, de droite et d’extrême droite. Ceux qui se réjouissent vont de M. Dussopt à M. Odoul. »
« Le Parti socialiste doit dire clairement son orientation »
Pour que cette « coalition de circonstance » se forme, il a tout de même fallu qu’une candidate offre un débouché aux différentes voix qui se sont regroupées sur sa candidature. Ce sont donc les divisions du Parti socialiste qui a fait « perdre une députée » à l’intergroupe de la Nupes, comme l’a admis le PS dans un communiqué ce dimanche soir. « On ne peut pas dire que l’ensemble du PS a été en soutien de Bénédicte Taurine », regrette Manuel Bompard, qui rappelle l’usage qui voulait que « quand il y avait deux candidats de gauche au 2nd tour », « on évite de laisser à la droite et l’extrême droite le soin d’arbitrer » le duel.
D’après lui, « le PS doit dire clairement son orientation », alors qu’Olivier Faure « a tenu la parole des socialistes » en appliquant l’accord de la Nupes. Maintenant qu’elle a été élue dans ces circonstances, Martine Froger pourra-t-elle siéger au groupe socialiste ? « Je crois que les socialistes ont déjà répondu à cette question », estime Manuel Bompard en rappelant le communiqué du PS qui déplorait la perte d’un député pour l’intergroupe à l’Assemblée.
« Si Mme Delga et M. Cazeneuve se félicitent d’une élection avec le soutien de la droite et de l’extrême droite, je les laisse à ces considérations »
« Une députée félicitée par Olivier Dussopt et Julien Odoul n’a pas sa place dans les rangs de la Nupes », ajoute le député LFI des Bouches-du-Rhône, en renvoyant les soutiens de la candidate dissidente à leurs alliés de circonstances : « Il ne faut pas tirer trop d’enseignements d’un 2nd tour tout à fait particulier. La candidate dissidente a été le réceptacle des voix de tous les candidats éliminés au 1er tour. Si Mme Delga et M. Cazeneuve considèrent que c’est un enseignement pour la suite d’être élu face à la Nupes avec le soutien de la droite et de l’extrême droite, je les laisse à ces considérations. »