Paris: M. Le Pen J. Bardella concertation E. Macron

Le Rassemblement national confirme à Emmanuel Macron sa volonté de censurer un éventuel gouvernement du Nouveau Front populaire

Marine Le Pen et Jordan Bardella ont été consultés ce lundi à l’Elysée par Emmanuel Macron sur la nomination du futur Premier ministre. Le Rassemblement national censurera tout gouvernement du Nouveau Front populaire, même en l’absence de ministres de La France Insoumise.
Alexandre Poussart

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Au terme des consultations d’Emmanuel Macron sur le futur Premier ministre, Marine Le Pen et Jordan Bardella ont échangé avec le président de la République, ce lundi matin à l’Elysée. Les dirigeants du Rassemblement national ont rappelé leur volonté de censurer à l’Assemblée nationale un éventuel gouvernement du Nouveau Front populaire, même dans l’hypothèse où ce gouvernement ne comprendrait pas de ministres de La France Insoumise, proposition formulée par Jean-Luc Mélenchon le week-end dernier (lire notre article).

« L’idée qu’il y ait un gouvernement du Nouveau Front populaire où il n’y aurait pas de ministre Insoumis ne change strictement rien », a affirmé Marine Le Pen, à la sortie de l’Elysée. « C’est La France insoumise et donc c’est Jean-Luc Mélenchon qui dirigera en réalité ce gouvernement. […] Il n’est pas question de laisser passer une politique qui viserait à aggraver considérablement l’immigration, à régulariser les clandestins”, une politique qui serait “majoritairement rejetée dans le pays”, a assuré la présidente du groupe RN à l’Assemblée nationale, désormais composé de 126 députés. Eric Ciotti, nouvel allié du RN, consulté également ce lundi par Emmanuel Macron, s’est rangé sur la même position. Les 16 députés de son groupe A droite ! censureront immédiatement tout gouvernement du Nouveau Front populaire, a-t-il assuré à la sortie de l’Elysée.

Demande de session extraordinaire au Parlement

Alors que la rentrée parlementaire est prévue début octobre, Marine Le Pen a demandé à Emmanuel Macron l’ouverture d’une session extraordinaire au Parlement (lire notre article) pour que les députés puissent censurer ou non le futur gouvernement. « Ce que je veux, c’est que l’Assemblée nationale puisse être en situation d’opérer une censure si c’est nécessaire. Je ne veux pas que pendant un mois, un Premier ministre puisse par décret, par toute une série de moyens donnés par la Constitution, mettre en œuvre une politique qui soit toxique, dangereuse pour les Français », a insisté Marine Le Pen.

Le référendum pour lever les blocages à l’Assemblée nationale ?

Face au risque de « paralysie de la vie politique française », l’ancienne candidate à la présidentielle a balayé l’idée d’un gouvernement technique, formé de personnalités indépendantes des partis politiques et qui pourraient faire consensus auprès des députés. « Je n’y crois pas du tout. […] Il n’y a que des gouvernements politiques planqués derrière des appellations techniques. »

Aux côtés de Jordan Bardella, elle a proposé de nouveau à Emmanuel Macron le recours aux référendums sur certains sujets. « En cas de blocage à l’Assemblée nationale, le président de la République peut demander directement son avis aux Français. » La formation d’extrême droite a également rappelé son souhait de l’instauration d’élections législatives à la proportionnelle pour que « les voix de tous les Français soient représentées », alors que le scrutin majoritaire à deux tours a permis aux autres partis de mettre en place un barrage républicain anti-RN au second tour des dernières élections législatives. Une instauration de la proportionnelle partagée, rappelle-t-elle, par une grande partie du champ politique français, hormis les LR.

« Des changements dans l’organisation du RN » assure Jordan Bardella

Le président du parti Jordan Bardella a assuré « qu’il y aura des changements dans l’organisation du Rassemblement national » durant cette rentrée. Un travail a été mené cet été par l’eurodéputé Aleksandar Nikolic auprès des fédérations locales du parti pour tirer les leçons de la campagne législative du RN, émaillée de polémiques autour de certains de ses candidats au passé trouble : casquette nazie, prise d’otage à main armée, propos racistes… Un inventaire nécessaire pour ce parti qui dit se préparer à une nouvelle dissolution de l’Assemblée nationale en 2025…

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