« Le moteur de l’intégration s’est cassé » : Othman Nasrou veut accélérer la mise en œuvre de la loi Darmanin

Le secrétaire d’Etat chargé de la citoyenneté et de la lutte contre les discriminations Othman Nasrou a indiqué sur le plateau de Public Sénat avoir l’intention d’accélérer la mise en œuvre de la loi Darmanin, notamment sur le volet intégration. Il entend notamment conditionner l’obtention du titre de séjour à la réussite d’un examen de français.
Camille Romano

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Sa feuille de route est claire : « Faire respecter notre pacte républicain ». Sur le plateau de la matinale de Public Sénat, Othman Nasrou, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Intérieur, chargé de la citoyenneté a explicité les priorités de son portefeuille, qui s’étend de la lutte contre les discriminations à la défense de la laïcité. Mais le secrétaire d’Etat entend se charger aussi de la question de l’intégration : « C’est évidemment défendre des principes qui font qu’on doit pouvoir réussir l’intégration, avec notre capacité à faire en sorte que les gens qui arrivent sur notre territoire s’approprient nos valeurs, un certain nombre de cultures, la langue française. »

Un examen obligatoire

Selon Othman Nasrou, la question de l’intégration est primordiale, d’autant plus que celle-ci « fonctionne moins bien qu’auparavant. » « J’ai l’habitude de dire que le moteur de l’intégration est cassé, nous devons le relancer », a martelé le secrétaire d’Etat. « Et pour cela nous allons être plus exigeants en matière d’intégration, parce que plus nous serons exigeants en matière d’intégration, plus la cohésion de notre pays sera préservée et plus les personnes que nous accueillons pourront réellement s’intégrer. »

Une exigence qui selon lui, va se traduire par le passage d’une « obligation de moyens à une obligation de résultat en matière de maîtrise de la langue française ». Traduction : jusqu’ici, les primo-arrivants devaient suivre un certain nombre de cours de français dans le cadre du parcours d’intégration, ils devront désormais passer un examen en fin de parcours et prouver un certain niveau de maîtrise de la langue. Des dispositions qui étaient prévues dans la loi immigration portée par Gérald Darmanin au début de l’année 2024, mais dont Othman Nasrou entend « accélérer la mise en œuvre ».

Allonger le parcours d’intégration

Accélérer, mais aussi dépasser : Othman Nasrou entend aller plus loin sur ces questions : « Je souhaite à titre personnel que l’on aille plus loin à terme en renforçant ces exigences d’intégration ». Ce qui passerait par une élévation du niveau de langue exigé : la loi Darmanin prévoyait un niveau de langue A2 pour la délivrance d’un titre de séjour, B1 pour une carte de résident et B2 pour la naturalisation, mais Othman Nasrou se dit prêt à « discuter du bon niveau de langue ».

Autre piste envisagée : la durée du parcours d’intégration lui-même, qui est actuellement d’un an, mais que le secrétaire d’Etat veut « allonger ». Plus loin mais aussi plus vite : la loi immigration intégration visait la mise en place de ces mesures à partir du 1er janvier 2026, Othman Nasrou prévoit, comme il le confiait ce mardi matin au Parisien, des expérimentations « dès le 1er juillet 2025 ». Des propositions qui pourraient être intégrées au prochain projet de loi sur l’immigration, qu’Othman Nasrou a confirmé pour le « début de l’année prochaine », soit un an après la loi Darmanin.

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