Alors que les députés PS soutiennent l’abrogation de la réforme des retraites portée par La France insoumise, qui efface également le mécanisme mis en place par l’ancienne ministre de la Santé Marisol Touraine sous François Hollande, le sénateur Bernard Jomier (Place publique), appelle les parlementaires de gauche à ne pas aller trop loin face aux enjeux démographiques.
Le jour où le Sénat a aboli la peine de mort (3/3) : Robert Badinter se souvient
Le 30 septembre 1981, le Sénat adopte l’abolition de la peine de mort en première lecture. La suppression de la peine capitale reste encore aujourd’hui un héritage emblématique de la présidence de François Mitterrand et une victoire majeure pour son ministre de la Justice de l’époque, Robert Badinter. Ce dernier se souvient de ce jour particulier, où la France fut l’un des derniers pays d’Europe à abolir la peine de mort.
Par Public Sénat
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Déjà adopté par l’Assemblée nationale à la mi-septembre 1981, le projet de loi portant abolition de la peine de mort est examiné au Sénat le 30 septembre 1981. Depuis 3 jours, les sénateurs se penchent sur ce texte emblématique de la gauche au pouvoir, une promesse de campagne du désormais président François Mitterrand.Or, si devant les députés la tâche était relativement aisée pour le garde des Sceaux, avec une Assemblée acquise à la nouvelle majorité de gauche, devant le Sénat l’enjeu était grand. La Chambre haute, conservatrice, allait-elle voter l’abolition dès la première lecture ? Robert Badinter se souvient que « jusqu’au bout ça a été incertain ».
Le Sénat bascule en faveur de l’abolition
Au terme de trois jours de débats, le mercredi 30 septembre au matin, le Sénat rejette l’amendement du sénateur Edgar Faure, qui entend maintenir la peine de mort pour certains types de crimes. C’est à ce moment précis que le Sénat bascule… les sénateurs sont prêts à voter l’abolition.Dans l’hémicycle, le garde des Sceaux se souvient du message qu’il a reçu des bancs de l’opposition de la part d’un parlementaire : « L’amendement d’Edgar Faure a été rejeté et j’ai reçu discrètement l’avis d’un sénateur de droite, ami, abolitionniste, qui m’a fait passer un mot en me disant, il faut terminer maintenant Monsieur le garde des Sceaux, maintenant ! »L’article premier du projet de loi « La peine de mort est abolie », sans examen des autres amendements comme c’est normalement l’usage est alors mis au vote… et il est adopté par 161 voix contre 126. « Il était très exactement, quand le vote est intervenu et que l’abolition a été inscrite dans nos lois, 12h25, le 30 septembre » se souvient avec émotion Robert Badinter.« J’ai dit, c’est fini »
Le moment est historique, et revêt un caractère particulièrement fort pour Robert Badinter. Ministre depuis seulement quelques mois il ne pouvait s’imaginer « garde des Sceaux d’une justice qui tuait ». Robert Badinter avait fait depuis le milieu des années 70 de l’abolition de la peine de mort un combat personnel.A l’aboutissement de ce combat, c’est à un grand abolitionniste de l’histoire qu’il pense alors. « Je me suis rapproché du pupitre, là où il y a la médaille "ici siégeait Victor Hugo" – qui avait défendu l’abolition en 1848 – c’est à l’extrême-gauche, au 1er rang – j’ai posé ma main, symboliquement sur la médaille et puis j’ai vu le tableau s’afficher et j’ai dit, c’est fini. »Robert Badinter achève ainsi un combat de plus de deux siècles pour l’abolition de la peine de mort.Regardez l’émission Il était une loi - quand le Sénat écrit l’histoire consacrée à la loi abolissant la peine de mort.Pour aller plus loin