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Dimanche soir, les sénateurs écologistes observeront de près le résultat de l’élection législative dans la circonscription des Français de l’étranger (Maghreb et Afrique de l’Ouest). Si elle est élue députée, l’actuelle sénatrice écologiste Leila Aïchi quittera la Haute assemblée. Le groupe écologiste, composé alors de 9 membres, disparaîtrait, car 10 sénateurs sont nécessaires pour former un groupe.
Leila Aïchi, proche du Modem, est arrivée en tête du premier tour des législatives avec 20,29% des voix et affronte au second tour M’jid El Guerrab (18,93% des voix), candidat soutenu par Catherine Barbaroux, présidente de La République en Marche, et Gérard Collomb, ministre de l'Intérieur, dans une circonscription où aucun candidat LREM n'a été officiellement investi. Leila Aïchi, au départ soutenue par En Marche, n'a finalement pas reçu l’investiture du mouvement d’Emmanuel Macron, après des propos sur le Sahara occidental. Elle est en revanche soutenue par François Bayrou, ministre de la Justice et président du Modem.
Actuellement sénatrice écologiste de Paris, si elle élue députée ce dimanche, Leila Aïchi cesserait immédiatement d’appartenir au Sénat. En l’absence de recours sur son élection, son remplacement serait proclamé dix jours plus tard. Le scrutin de l’élection sénatoriale à Paris étant proportionnel, c’est Dominique Bertinotti, l’ancienne ministre déléguée à la Famille sous François Hollande, qui devrait remplacer Leila Aïchi. L’ancienne ministre socialiste se trouvait sur la position suivant Leila Aïchi dans la liste de gauche à Paris aux sénatoriales de 2011.
Le départ de Leila Aïchi du Sénat signifierait la disparition du groupe écologiste au Sénat car les sénateurs écologistes ne seraient plus que 9, un nombre insuffisant pour composer un groupe (10 sénateurs minimum).
Les sénateurs écologistes perdraient alors les droits attribués à un groupe : temps de parole dédié, 4 heures de séance publique à utiliser tous les deux mois. Les emplois des collaborateurs du groupe pourraient aussi être remis en cause.
En revanche, les postes des sénateurs écologistes dans les commissions du Sénat ne sont pas remis en question.
Jean-Vincent Placé, l’ancien ministre de la Réforme de l’Etat sous François Hollande, va retrouver automatiquement son poste de sénateur de l’Essonne dès lundi prochain, tout comme trois anciens ministres socialistes, Laurence Rossignol, André Vallini et Jean-Marc Todeschini. Jean-Vincent Placé, qui a présidé le groupe écologiste du Sénat, pourrait alors sauver ce groupe s’il décidait d’en faire de nouveau partie. Mais il n’est pas dit que celui qui préside l’Union des démocrates et écologistes, mouvement plus compatible avec la nouvelle majorité présidentielle qu’Europe Ecologie - Les Verts, accepte de revenir dans le groupe écologiste.
Si Jean-Vincent Placé n’intègre pas le groupe, une autre option pourrait être de rattacher un sénateur écolo-compatible. Cette solution avait permis la survie du groupe écologiste en 2016 au moment du départ de Jean-Vincent Placé pour le gouvernement. Le sénateur socialiste du Pas-de-Calais Hervé Poher avait été rattaché administrativement comme 10e membre du groupe écologiste. « Ce rattachement s’était très bien passé », estime la sénatrice écologiste du Nord Marie-Christine Blandin. « Hervé Poher a apporté au groupe son expérience médicale, notamment sur la question de la médecine des territoires. »
Pour Marie-Christine Blandin, des solutions pourront être trouvées pour conserver le groupe, notamment avec Jean-Vincent Placé : « le groupe écologiste du Sénat cultive une tradition d’apaisement et se compose à la fois de membres d’EELV, de sénateurs tombés amoureux d’En Marche, et d’écologistes indépendants. Nous n’allons pas tomber dans la même guerre fratricide qui a opposé les écologistes de l’Assemblée nationale. » En mai 2016, les députés écologistes “réformistes” emmenés par François de Rugy, et soutenant le gouvernement de Manuel Valls contrairement à EELV, avaient quitté le groupe écologiste de l’Assemblée nationale, entraînant sa disparition.
« Ce serait bête de se priver d’un outil politique comme le groupe parlementaire », avertit Marie-Christine Blandin, “d’autant que les écologistes auront des choses à dire en juillet durant l’examen des premières lois d’Emmanuel Macron, notamment sur la question de la transparence et des lobbies.”
Si le groupe écologiste du Sénat se maintient cet été, il aura du mal passer l’automne, car les dix sénateurs écologistes remettent en jeu leurs sièges aux prochaines élections sénatoriales, le dimanche 24 septembre.
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