Le calendrier d’une rentrée politique dans la confusion

Le calendrier d’une rentrée politique dans la confusion

Les différents partis politiques se retrouvent au cours de leurs traditionnelles universités d’été ou séminaires de rentrée tout au long de la fin d’août et du mois de septembre. L’absence de nouveau gouvernement et l’approche d’une session parlementaire à hauts risques donnent une coloration particulière à ces rendez-vous.
Guillaume Jacquot

Temps de lecture :

6 min

Publié le

Mis à jour le

La rentrée politique 2024 ne ressemble à aucune autre. Passées la torpeur estivale et la séquence olympique, la politique a vite repris ses droits ces derniers jours, dans des conditions inédites, nées de la dissolution inattendue de juin. C’est toujours dans l’attente de la formation d’un gouvernement que les différents partis représentés au Parlement se réunissent pour préparer leurs stratégies. L’automne s’annonce tendu politiquement.

Fin des premières consultations des partis à l’Élysée

Volant la vedette aux traditionnelles universités d’été et séminaires de rentrée, Emmanuel Macron poursuit ses consultations ce lundi 26 août, en vue de nommer le futur chef du gouvernement. Après avoir reçu vendredi en particulier les différents représentants du Nouveau Front populaire, accompagnés de leur candidate pour le poste de Première ministre Lucie Castets, l’Élysée s’entretient ce lundi avec le Rassemblement national suivi du nouvel allié de Jordan Bardella, Éric Ciotti.

Les partis proches d’Emmanuel Macron et la droite républicaines ont également été invités la semaine dernière. Le chef de l’État va clore cette première séquence en fin de journée, en recevant les présidents des assemblées parlementaires, Yaël Braun Pivet et Gérard Larcher. La nomination d’un Premier ministre mardi est loin d’être garantie et un nouveau cycle de discussions pourrait aller s’ouvrir.

Trois partis de gauche ont lancé le cycle des universités d’été

En parallèle, les états-majors des partis politiques se retrouvent dans toute la France. Durant toute la fin de la semaine dernière, les écologistes, les communistes et les insoumis ont ouvert le bal en tenant leurs universités d’été respectivement à Tours, Montpelier et à Châteauneuf-sur-Isère. La dernière a notamment été marquée par le coup de poker de Jean-Luc Mélenchon. L’ancien candidat à la présidentielle a demandé au bloc central et à la droite républicaine s’ils menaceraient de censure un gouvernement de gauche sans ministres de la France insoumise. Le président du groupe La droite républicaine Laurent Wauquiez a également effectué sa rentrée politique, hier, au Mont Mézenc, dans son fief de Haute-Loire.

Dans ce paysage politique chamboulé, les partenaires sociaux sont également sur le qui-vive. La Rencontre des entrepreneurs de France prend une tournure différente cette année, avec le Medef qui annonce constituer un « front économique ». Les chefs d’entreprise se réunissent à Paris ces 26 et 27 août. La présence de Yaël Braun Pivet et de Gérard Larcher au premier jour illustre à quel point le Parlement est devenu le centre des préoccupations actuelles du monde économique.

Tout au long des prochains jours, d’autres rendez-vous politiques vont se succéder. Le Parti socialiste, où les deux courants minoritaires contestent la stratégie de la direction d’Olivier Faure, revient pour la cinquième année consécutive à Blois (Loir-et-Cher), du 29 au 31 août. L’ancienne tête de liste pour les européennes, Raphaël Glucksmann organise un évènement à part pour son mouvement Place publique, au début du mois d’octobre en Gironde.

Les partis du camp présidentiel se retrouvent en septembre, tout comme la droite et le RN

Du côté de l’ancienne majorité présidentielle, c’est en septembre que les uns et les autres se réunissent, deux mois après le coup de tonnerre des législatives. Ensemble, le parti du président de la République, se réunit à Rosny-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) les 10 et 11 septembre. Le mouvement d’Édouard Philippe, Horizons, enchaîne à Reims les 11 et 12 septembre. Pour le Modem de François Bayrou, ce sera du 27 au 29 septembre à Guidel (Morbihan).

Chez les Républicains, toujours en conflit avec leur président légal Éric Ciotti, les deux groupes parlementaires se retrouvent du 11 au 13 septembre. Les députés de la Droite républicaine emmenés par Laurent Wauquiez tiennent leur rentrée à Aix-les-Bains, non loin des sénateurs présidés par Bruno Retailleau, à Annecy. Outre la préparation du travail parlementaire et des discussions politiques incontournables, ces derniers doivent en outre se pencher sur une évolution du nom de leur groupe.

Le Rassemblement national, après sa poussée aux législatives, a choisi une rentrée sobre, avec un séminaire de rentrée à l’Assemblée nationale les 14 et 15 septembre. Le rendez-vous le plus visible est annoncé pour le 6 octobre avec un meeting à Nice. Les Amis d’Éric Ciotti se retrouvent à Levens (Alpes-Maritimes) le 31 août.

Dans un paysage politique en mutation, les rentrées des présidentiables potentiels pour 2027 prennent aussi une autre dimension. Gérald Darmanin fera sa rentrée politique le 15 septembre à Tourcoing. François Ruffin, en rupture avec LFI depuis les législatives, retrouve ses soutiens le 31 août à Flixecourt (Somme). Le maire de Cannes David Lisnard, à la tête l’Association des maires de France, entend lui aussi continuer la croissance de son écurie Nouvelle Energie, le 28 août.

Au Parlement, la grande inconnue de l’agenda

Tous les partis préparent leurs armes et leurs positions, alors que le Parlement sera plus que jamais au centre de la mécanique politique. Le début de la session ordinaire est prévu, comme chaque année, pour le premier jour ouvrable d’octobre. Soit le mardi 1er octobre. C’est également à cette date que sera transmis à l’Assemblée nationale le projet de loi de finances, qui sera présenté le mercredi précédent en Conseil des ministres. L’ébauche de budget sera le texte le plus sensible qu’aura à porter le futur gouvernement. Le temps presse car le gouvernement doit transmettre sa copie au Conseil d’Etat et au Haut conseil des Finances publiques d’ici la mi-septembre.

En attendant, les commissions permanentes de l’Assemblée nationale préparent le terrain, en nommant les rapporteurs pour avis sur le sujet. La commission des finances, présidée par Éric Coquerel et avec Charles de Courson comme rapporteur général, veut auditionner Pierre Moscovici, premier président de la Cour des comptes, le 18 septembre.

Au Sénat, une conférence des présidents est programmée le 17 septembre, pour déterminer l’ordre du jour du début de l’automne.

Dans la même thématique

G7 summit in Borgo Egnazia
6min

Politique

Nomination des commissaires européens : « On constate qu’Ursula von der Leyen ne peut pas se passer du soutien de Giorgia Meloni », note un spécialiste des partis européens 

La Commission européenne devrait pouvoir entrer en fonction dès le 1er décembre après l’accord entre les trois principaux partis européens sur le collège des commissaires. Un accord qui illustre la place centrale de la droite européenne, prête à s’allier avec l’extrême droite.

Le

Le calendrier d’une rentrée politique dans la confusion
2min

Politique

Face au « désarroi » des collectivités, Karim Bouamrane, maire PS de Saint-Ouen, « appelle à la prise de conscience du premier ministre »

Alors que le gouvernement demande un effort budgétaire de 5 milliards d’euros aux collectivités – « 11 milliards » selon les élus – le socialiste Karim Bouamrane affirme que « Michel Barnier est totalement inconscient ». Le PS a organisé ce matin, devant le congrès des maires, un rassemblement pour défendre les services publics.

Le

Le calendrier d’une rentrée politique dans la confusion
3min

Politique

« Vous croyez que ça me fait plaisir de présenter le budget que je présente en ce moment ? » : échange tendu entre Michel Barnier et Patrick Kanner

Fustigeant les économies demandées aux collectivités territoriales dans le budget 2025, le président du groupe socialiste au Sénat a accusé le Premier ministre de « mettre à genoux les élus de la République au plan local ». « Je vous ai connu plus mesuré », lui a rétorqué Michel Barnier, sous les protestations de la gauche et les applaudissements de la majorité sénatoriale.

Le