Alors que les députés PS soutiennent l’abrogation de la réforme des retraites portée par La France insoumise, qui efface également le mécanisme mis en place par l’ancienne ministre de la Santé Marisol Touraine sous François Hollande, le sénateur Bernard Jomier (Place publique), appelle les parlementaires de gauche à ne pas aller trop loin face aux enjeux démographiques.
Laurence Rossignol soutiendra Anne Hidalgo, malgré « des nuances »
Par Romain David
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« Oui ! », elle soutiendra Anne Hidalgo dans la course à l’Elysée. Invitée vendredi de l’émission « Parlement Hebdo » sur Public Sénat et LCI, la sénatrice socialiste Laurence Rossignol a annoncé son ralliement à la maire de Paris, après avoir d’abord soutenu la candidature d’Arnaud Montebourg, qui a finalement jeté l’éponge le 19 janvier. Elle estime que l’édile parisienne porte « un programme de gauche », mais admet aussi avoir quelques désaccords avec la candidate : « Mes problèmes avec elle concernent davantage la question européenne et la rénovation de la social-démocratie », pointe Laurence Rossignol, évoquant « des nuances sur le plan conceptuel ».
Des réserves dont la principale intéressée ne semble pas s’embarrasser « Merci beaucoup à Laurence Rossignol pour son engagement ! Réunir la France », a twitté Anne Hidalgo quelques minutes seulement après l’annonce de la sénatrice.
« Arnaud Montebourg avait l’obsession de renouer avec les classes populaires »
« Aujourd’hui, les classes populaires ne votent plus pour la gauche pour défendre leurs intérêts, c’est-à-dire un Etat social, un Etat providence, des acquis sociaux, etc. Ce n’est plus à elle que les gens qui ont besoin de gauche, de conforter et de faire progresser leurs acquis sociaux, confient leurs intérêts. Pour moi, la candidature d’Arnaud Montebourg avait l’obsession de renouer avec les classes populaires », regrette Laurence Rossignol.
« Je suis d’accord avec ce qu’il dit sur l’Europe : le retour à une souveraineté raisonnable, la VIe République et avec sa campagne en TER à destination de la diagonale du vide. » Retrouve-t-elle ce programme avec Anne Hidalgo ? « Une partie, répond Laurence Rossignol, mais de toute façon je ne le retrouve totalement chez aucun candidat. »
Le PS, « pivot » historique du rassemblement à gauche
Laurence Rossignol estime également que la candidate officiellement investie par le PS est la plus à même d’opérer le rassemblement d’une gauche éparpillée en sept candidatures à deux mois du scrutin, et ce malgré des sondages que ne lui attribuent guère plus de 3 % des intentions de vote. Mais Laurence Rossignol considère Anne Hidalgo comme la dépositaire du poids historique du parti de François Mitterrand. « En 1981, en 1997 et en 2012, j’observe que quand la gauche arrive au pouvoir, c’est parce que le PS a su rassembler, il a été le pivot de coalition avec les communistes ou les verts », rappelle la sénatrice, toujours dans « Parlement Hebdo ». « Dès lors qu’il est faible, personne n’a pris le relais de cette fonction-là à gauche. »
« Résultat, on a une gauche qui est divisée », poursuit cette ancienne ministre de François Hollande. « Aucun candidat, et je pense en particulier à Jean-Luc Mélenchon qui est en tête dans les sondages, n’assume la responsabilité de porter la gauche au pouvoir par le rassemblement. »