« On ne peut plus faire confiance (…) C’est du mépris des collectivités locales. Parce que c’est nous qui devons rendre des comptes aux entreprises. C’est nous qui faisons des économies. Parce qu’à la différence de l’État. Il n’y a aucune collectivité qui peut voter un budget en déséquilibre » a, tout d’abord rappelé, Xavier Bertrand .
En effet, la confirmation de la suppression de 450 millions d'euros de crédit pour 2018, par le Premier ministre ce matin, à Orléans, au congrès des « Régions de France » (l’ex Association des régions de France), est passée très mal. « Il vient nous voir, le Premier ministre, en disant : l’État avait pris deux engagements, la TVA affectée et 450 millions d'euros pour vos nouvelles compétences économiques. Et bien, soyez contents, on va tenir un engagement sur les deux (…) Alors qu’on arrête de nous donner des leçons, qu’on arrête de nous engueuler… Parce que ce que j’ai compris c’est qu’on aura plus jamais un euro en plus. Mais alors qu’on nous laisse des libertés en plus (…) On est à la fin du chemin entre l’État et les collectivités (…) L’État n’a plus de parole » (…) « Le dialogue pour rien dire et le dialogue pour rien faire, ça ne sert à rien » s’est désolé Xavier Bertrand.
« Quand vous êtes méprisés comme nous le sommes, vous ne pouvez plus être dans un vrai dialogue. C’est dommage. C’est vraiment dommage » ajoute-il.
Interrogé sur ce qu’il demandait à l’État pour renouer ce lien, Xavier Bertrand répond : « qu’il nous foute la paix. Qu'il arrête de nous mettre des bâtons dans les roues. De nous sortir toutes les réglementations du monde (…) qu’il nous laisse faire sur la formation professionnelle »
Enfin, concernant le projet Canal Seine Nord, dont l’État reste flou sur la date de réalisation, Xavier Bertrand a estimé que « le gouvernement jouait la montre pour tuer le canal ». Emmanuel Macron se rendra à Amiens le 3 octobre prochain pour visiter l’usine Whirlpool. L’occasion pour Xavier Bertrand et les présidents de conseils départementaux de convoquer le conseil de surveillance du canal le même jour. « Et on va voir si l’État vient. S’il ne vient pas c’est vraiment un abandon du projet ». À l’issue de ce conseil de surveillance, « une centaine d’élus locaux participeront à « un rassemblement calme, très responsables pour savoir si : oui ou non le canal se fera en temps et en heure (…) mais aussi pour savoir est qu’il accepte que le projet du canal sera maintenant régionalisé » a-t-il annoncé.