C’est un des fervents opposants à la méthode actuelle portée par la direction du Parti socialiste. Karim Bouamrane, maire (PS) de Saint-Ouen, a de nouveau fait part ce lundi 31 mars de sa volonté de promouvoir « une ligne alternative » à la vision d’Olivier Faure, actuellement à la tête du PS. Alors que les socialistes doivent se réunir en juin prochain en Congrès pour définir qui sera leur prochain Premier secrétaire, l’édile estime qu’il est temps de rompre avec une stratégie devenue selon lui « has been », mettant en avant « la sacralisation de la loose ».
Rassemblement de différentes figures du PS
« Le PS peut et doit être une locomotive » à gauche, assure Karim Bouamrane, invité de la matinale de Public Sénat. En vue du grand rassemblement du PS à Nancy, plusieurs personnalités du parti ont déjà fait part de leurs ambitions. C’est le cas d’Olivier Faure, candidat à sa reconduction. De son côté, le maire de Saint-Ouen dit s’être « évertué depuis quelques semaines » à « réunir » différentes figures du PS prêtes à porter un projet différent de celui mis en place par l’actuel Premier secrétaire.
Parmi elles ? « Carole Delga, Hélène Geoffroy, Nicolas Mayer-Rossignol, Philippe Brun, Laurence Rossignol, Fatima Yadani, Jérôme Guedj, Lamia El Aaraje… », énumère l’élu. L’éventuelle incarnation de ce courant en formation n’est pas encore décidée. Quid du député des Landes Boris Vallaud, lui aussi lancé dans la course ? « Boris, je ne sais pas ce qu’il veut faire ! », élude Karim Bouamrane. « La question, c’est qu’est-ce qu’on fait ? Est-ce que chacun joue sa petite partition ou est-ce qu’on arrive à monter quelque chose de sérieux ? »
Demande d’une « rupture totale » avec LFI
En attendant, il demande à la direction du PS de marquer « une rupture totale » avec la France insoumise, membre, comme le parti à la rose, de l’alliance de la gauche du Nouveau Front populaire (NFP). « Je redemande à Olivier Faure de lever définitivement, sans aucune ambiguïté, l’hypothèque LFI et surtout Jean-Luc Mélenchon », appuie-t-il. Pour lui, l’élection présidentielle de 2027 devra compter avec « un candidat socialiste ». Ce qui impliquerait, avec « certitude », la présence d’au moins deux candidats de gauche lors de ce scrutin, précise-t-il.
« Certains continuent à s’obstiner comme des malades en se disant qu’il faut l’union de la gauche. L’union, ce n’est pas une finalité, ce doit être un moyen. Aujourd’hui, on voit bien qu’il nous faut trouver une locomotive à gauche hors Jean-Luc Mélenchon », justifie Karim Bouamrane, alors que le chef de file insoumis concentre les critiques ces dernières semaines, notamment pour les positions de son mouvement sur l’antisémitisme. D’après un sondage Ifop réalisé pour le Journal du dimanche, Jean-Luc Mélenchon arriverait aujourd’hui en tête des intentions de vote à gauche, si celle-ci se présentait divisée au scrutin.