Jean-Christophe Lagarde : « Je ne savais pas si je voterais la confiance en rentrant dans l’Hémicycle »

Jean-Christophe Lagarde : « Je ne savais pas si je voterais la confiance en rentrant dans l’Hémicycle »

Jean-Christophe Lagarde, président de l’UDI et député de Seine-Saint-Denis était ce matin l’invité de Territoires d’Infos, sur Public Sénat et Sud Radio. Au lendemain de la déclaration de politique générale du Premier ministre, il confie s’être abstenu de voter la confiance au gouvernement.
Public Sénat

Par Alice Bardo

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Hier, Édouard Philippe a prononcé son discours de politique générale devant l’Assemblée nationale. Sur les bancs de l’Hémicycle, Jean-Christophe Lagarde, député de Seine-Saint-Denis. Le président de l’UDI a souligné un « discours politique sérieux, cadré, timé, au sens où il y avait un calendrier qui peut-être vraisemblablement tenu. » Pour autant, il s’est abstenu de voter la confiance car « la confiance, ça se construit ».  Un choix de dernier moment, assure-t-il : « Je ne savais pas en rentrant dans l’hémicycle ! »

Avec lui, 2/3 des « LR constructifs et UDI indépendants » dont il fait partie se sont également abstenus. Quant aux députés UDI, ¾ ont voté pour, nourrissant ainsi les rangs des 370 députés qui ont assuré le chef du gouvernement de leur confiance.

Une démarche « plus moderne » que celle des LR

Pour clarifier la position du nouveau groupe des « constructifs », il s’en remet au discours du Louvre d’Emmanuel Macron : « Il a dit : « Je tiendrai compte de l’avis de celles et ceux qui ont voté au second tour pour moi mais pas au premier. » Nous sommes de ceux-là. » Contrairement aux LR, dont il dénonce la « dérive droitière. » Il renchérit et vante une démarche « plus moderne » que celle de ses collègues de droite.

Lagarde : « Il a dit : « Je tiendrai compte de l’avis de celles et ceux qui ont voté au second tour pour moi mais pas au premier. » Nous sommes de ceux là. » Contrairement aux LR, dont il dénonce la « dérive droitière. »
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Son credo : « Apporter des idées, corriger des erreurs. On ne va pas inventer des désaccords là où il n’y en a pas », mais aussi « sortir de la politique caricaturale pour rentrer dans la politique réflexion ». Une opposition « constructive » donc. Mais une opposition quand même. Jean-Christophe Lagarde souhaite ainsi que la suppression de la taxe d’habitation pour 80% des foyers souhaitée par le Président soit « enterrée » et recommande plutôt sa fusion avec la taxe foncière.

Il est également opposé au passage du paquet de cigarettes à 10 euros, une mesure qui « fera plus exploser le trafic que reculer la consommation », ainsi qu’à l’augmentation de la CSG. Enfin, une idée l’a « heurté » lors de la déclaration de politique générale du Premier ministre, « le retrait au maire de la possibilité d’aménager leur ville à travers les permis de construire » : « Dans une assemblée où il n’y a quasiment plus d’élus locaux ils vont se dire que formidable. Alors que c’est un recul démocratique, une erreur d’orientation. »

Jean-Christophe Lagarde : « Je ne savais pas si je voterai la confiance en rentrant dans l’Hémicycle »
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À l’inverse, il est « totalement pour » rendre onze vaccins obligatoires et pour réduire la dépense publique. Sur ce dernier sujet, il met toutefois en garde l’exécutif : « En France quand on dit qu’on agit sur la dépense on augmente simplement moins vite que prévu. Nous allons droit vers le chemin qui est celui de la Grèce. »

« Construire une force politique »

Sans le dire explicitement, il semble également favorable à la réforme du droit du Travail qui s’annonce. « La première mesure qui permet de booster la compétitivité c’est d’alléger les contraintes des entreprises et notamment dans le domaine du droit du travail », considère le président de l’UDI. Il regrette toutefois que la « dénormalisation » n’ait pas été abordée : « La France crève sous le poids des normes. »

Si les LR constructifs et UDI indépendants, coprésidé par Stéphane Demilly (UDI) et Franck Riester (LR) vont pouvoir s’exprimer dans une « opposition constructive » à l’Assemblée, Jean-Christophe Lagarde espère tout de même « construire une force politique à l’avenir ».

Lagarde : : « Dans une assemblée où il n’y a quasiment plus d’élus locaux ils vont se dire que formidable. Alors que c’est un recul démocratique, une erreur d’orientation. »
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