Jacques Mézard et François Pillet bientôt Sages au Conseil constitutionnel

Jacques Mézard et François Pillet bientôt Sages au Conseil constitutionnel

Ce jeudi, les candidatures des sénateurs François Pillet et Jacques Mézard pour siéger au Conseil constitutionnel ont été validées par leurs pairs de la commission des lois.
Public Sénat

Par Alice Bardo

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Proposé par ses pairs pour siéger au Conseil constitutionnel, le sénateur François Pillet a fait l’unanimité. Ce jeudi, lors de son audition au Palais du Luxembourg, les éloges à son égard étaient nombreux, et transpartisans. Apprécié pour « sa liberté » (il n’a jamais été affilié à un parti politique), « sa rigueur » et « sa compétence » selon les dires de Marie-Pierre de la Gontrie (PS), il est « l’homme de la situation » pour de nombreux sénateurs, comme le souligne Agnès Canayer (LR).

À ceux qui pourraient douter de sa capacité à respecter l’obligation de réserve à laquelle sont assujettis les Sages, il assure qu’il la « respectera scrupuleusement ». Il profite ainsi de ces derniers instants de parlementaire pour faire part de sa perplexité vis-à-vis du référendum d’initiative citoyenne (RIC) réclamé par les Gilets jaunes. « Il faut s’en méfier. Signifie-t-il quelque chose s’il n’y a pas suffisamment d'acteurs qui se sont déplacés ? » interroge-t-il. Avant de se retrancher derrière les propos de Philippe Bas : « Le référendum c'est oui ou non, blanc ou noir. Le débat parlementaire c’est multicolore. » Et d’enfiler par anticipation son costume de membre du Conseil constitutionnel : « J’attendrai ce que vous déciderez.. »

Reste une difficulté, celle de se trouver à juger de la constitutionnalité d’une loi dont il aurait participé à l’élaboration, qu’il aurait amendée, ou votée, comme c’est le cas pour la nouvelle loi anti-casseurs, comme le remarque Marie-Pierre de la Gontrie. « Il est hors de question que j’affaiblisse une décision du Conseil constitutionnel en participant à une décision sur un tel texte », assure celui qui est également vice-président de la commission des lois.

Sur l’institution qu’il aspire à intégrer, François Pillet a un avis bien tranché. “Le Conseil constitutionnel n’est pas une troisième chambre où le débat se poursuit, mais un endroit où se tranche une question.” Aussi, le vice-président de la commission des lois ne souhaite pas que le Conseil constitutionnel devienne une « Cour Suprême », qui exercerait son autorité sur toutes les autres juridictions. Il s’est également dit « opposé à la pratique des opinions divergentes car elles affaiblissent le secret du délibéré et notre indépendance ».

Jacques Mézard bientôt Sage au Conseil constitutionnel
07:13

Autre candidature pour siéger rue de Montpensier, celle de Jacques Mézard, proposée par Emmanuel Macron, dont le sénateur RDSE est un ancien ministre. « J’ai pratiqué le droit pendant cinquante-quatre ans comme étudiant, avocat et parlementaire », plaide le parlementaire, avocat de métier comme François Pillet.

La vision qu’ont les deux hommes du Conseil constitutionnel est parfois divergente. Jacques Mézard souhaite mettre fin à la pratique qui consiste à faire des anciens présidents de la République des membres de droit de la haute institution. « Cela vise à leur conférer une visibilité après un mandat prestigieux. Ce n’est pas si choquant que ça » estime quant à lui François Pillet. Et d’ajouter : « Qui mieux qu’un Président qui a vu fonctionner la Constitution pourrait juger de la protection de celle-ci ? »

Toutefois, tout comme François Pillet, Jacques Mézard se « déportera » s’il se retrouve « face à une loi qu’il a votée ou sur laquelle il a travaillé en tant que ministre ou sénateur ».

Enfin, l’ancien membre du gouvernement a lui aussi profité de ce prélude à sa nomination pour émettre quelques avis, comme son ouverture à une éventuelle nouvelle modification de la loi de 1905 si « ses principes sont respectés et réservés », ou sa réticence à une énième révision constitutionnelle : « La Constitution a été révisée 24 fois depuis la Vème République il ne faudrait pas que la Constitution devienne bavarde », explique le sénateur, dont la candidature a été validé à 29 voix pour, contre 2. Côté Assemblée nationale, la candidature d’Alain Juppé au Conseil constitutionnel a été validée à 21 voix pour, 4 voix contre.

Dans la même thématique

Le president francais, Emmanuel Macron et son homologue le president de la Republique democratique du Congo Felix Tshisekedi lors d’une conference de presse apres un dejeuner de travail au palais de l’Elysee a Paris
3min

Politique

Sondage : la popularité d’Emmanuel Macron chute à 26% d’opinions favorables, celle de François Bayrou toujours très basse

Après avoir grimpé en mars à la faveur de ses positions sur la scène internationale, la popularité d’Emmanuel Macron s’est de nouveau érodée le mois dernier. Le président de la République récolte désormais 73% d’opinions défavorables, selon le nouveau baromètre d’Odoxa réalisé avec Mascaret pour Public Sénat et la presse régionale. La cote de François Bayrou reste stable, mais toujours à un niveau très bas de 23% d’opinions favorables.

Le

Paris: Wauquiez Retailleau pacte legislatif
4min

Politique

Sondage : Bruno Retailleau considéré comme un bien meilleur candidat à la présidentielle pour son camp que Laurent Wauquiez

Bruno Retailleau et Laurent Wauquiez sont en campagne pour être élu à la tête des Républicains. D’après le dernier baromètre Odoxa réalisé avec Mascaret pour Public Sénat et la presse régionale, le ministre de l’Intérieur est considéré par les Français comme un meilleur candidat pour LR que Laurent Wauquiez dans la perspective de l’élection présidentielle. Il remporte aussi l’adhésion de l’ensemble des Français interrogés par rapport à son concurrent (31% contre 17%).

Le

Paris: M. Le Pen J. Bardella concertation E. Macron
4min

Politique

Sondage : Marine Le Pen ou Jordan Bardella donnés largement en tête au premier tour de la présidentielle 2027, mais perdants au second

Malgré sa condamnation en première instance dans l’affaire des assistants parlementaires des eurodéputés FN, Marine Le Pen est toujours donnée largement en tête du premier tour de l’élection présidentielle 2027, d’après le dernier baromètre Odoxa réalisé avec Mascaret pour Public Sénat et la presse régionale. Même constat en cas de candidature de Jordan Bardella à la place de la députée du Pas-de-Calais. En revanche, selon ces résultats, les deux figures du RN s’inclineraient au second tour face à Edouard Philippe.

Le