L’écrasante majorité au Parlement en faveur de l’inscription de l’interruption volontaire de grossesse dans la Constitution s’est élargie au moment de l’approbation au Congrès. Députés et sénateurs étaient 762 à se prononcer pour le projet de loi constitutionnelle, respectivement les 30 janvier et 28 février. Notre décompte tient compte des rectifications de vote intervenues dans les heures qui ont suivi ces scrutins séparés dans les deux hémicycles.
Du passage dans chaque chambre au vote final dans l’aile du Midi du château de Versailles, ce sont donc 18 parlementaires qui rejoignent les partisans de la constitutionnalisation : 12 à l’Assemblée nationale et 6 au Sénat.
Quatre sénateurs, qui avaient voté contre le 28 février, ont en bout de course approuvé la révision constitutionnelle : Gilbert Bouchet (Drôme, LR), Michel Canevet (Finistère, Union centriste), Corinne Imbert (Charente-Maritime, LR) et Micheline Jacques (Saint-Barthélemy, LR). Deux qui n’avaient pas exprimé de position il y a une semaine pour cause d’abstention ou de non-participation au vote, Daniel Gremillet (Vosges, LR) et Claude Nougein (Corrèze, LR) ont finalement rejoint la majorité de leurs collègues. À noter également que la sénatrice Valérie Boyer, qui avait initialement voté contre en première lecture au Sénat, n’a pas pris part au vote au Congrès.
Le Sénat dit oui à 79 %, l’Assemblée nationale à 87,5 %
Le résultat du vote au Congrès révèle également une légère différence entre les deux groupes les Républicains. Les députés LR ont approuvé à 69 % la révision constitutionnelle, parmi eux leur présent de groupe Olivier Marleix. C’est un peu moins chez leurs homologues du Sénat, qui ont été 60 % à soutenir la révision constitutionnelle ce lundi. La proportion est importante pour ce groupe qui a été, ces derniers mois, majoritairement opposé à la constitutionnalisation. Dans ce scrutin où chacun s’est exprimé individuellement, Bruno Retailleau, le président du groupe, a voté contre, et le président du Sénat, Gérard Larcher, s’est abstenu.
À gauche, pas une voix n’a manqué en faveur de la constitutionnalisation. Dans la majorité présidentielle, un seul vote contre au Sénat : celui de l’ancien ministre Jean-Baptiste Lemoyne, sénateur de l’Yonne et ancien LR.
Pris dans son ensemble, le Sénat a approuvé la modification de la Constitution à 79 %, une vague de soutien pas si éloignée de celle de l’Assemblée nationale, qui a donné son feu vert à 87,5 %.