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Israël : après l’allocution d’Emmanuel Macron, les sénateurs saluent des « mots forts », mais déplorent l’absence d’actions
Par Romain David
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« Des centaines de nourrissons, d’enfants, de femmes, d’hommes ont été pourchassées, enlevées, assassinées, pris en otage. » Six jours après l’attaque surprise perpétrée par le Hamas contre Israël, et qui a fait plus de 1 200 morts selon les autorités, Emmanuel Macron a pris la parole ce vendredi 12 octobre pour témoigner de la solidarité de la France à l’égard de l’Etat hébreu, mais également évoquer la situation des otages français.
Au moins 13 Français ont été tués lors de l’attaque de samedi, selon un nouveau bilan présenté par le chef de l’Etat. « Jamais depuis l’attentat de Nice en 2016 autant de Français avaient été assassinés par des terroristes », a-t-il souligné. Une vingtaine d’autres sont portés disparus, dont plusieurs enfants. Ils pourraient avoir été enlevés par le Hamas dans la mesure où 150 Israéliens, binationaux ou ressortissants étrangers ont été capturés par l’organisation islamiste, selon Tel-Aviv. « Je veux dire aux familles que la France met tout en œuvre aux côtés des autorités israéliennes pour les faire revenir sains et saufs dans leur foyer, car jamais la France n’abandonne ses enfants », a assuré Emmanuel Macron.
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« Ceux qui confondent la cause palestinienne et la justification du terrorisme commettent une faute morale »
« Israël a connu samedi l’attaque terroriste la plus tragique de son histoire », a déclaré le président de la République, qui a dressé un parallèle avec les attentats que la France a connu en 2015. « Rien ne peut justifier le terrorisme, il ne peut jamais y avoir de ‘oui mais’. La France condamne de la manière la plus ferme ces actes atroces et, disons-le clairement, le Hamas est un mouvement terroriste, il cherche avant tout la destruction et la mort du peuple d’Israël », a estimé Emmanuel Macron Un recadrage implicitement adressé à une partie de la classe politique française : La France insoumise s’attire toutes les critiques depuis le week-end dernier, en refusant de qualifier le mouvement islamiste de « terroriste ». « Ceux qui confondent la cause palestinienne et la justification du terrorisme commettent une faute morale, politique et stratégique », a ajouté le locataire de l’Elysée.
« Ces propos sont les bienvenus et l’on voit bien à qui cela s’adresse », sourit Patrick Kanner, le président du groupe PS au Sénat, alors que le maintien des socialistes au sein de la Nupes doit être débattu lors du prochain Conseil national du parti le 14 octobre. Le sénateur du Nord salue encore les « mots forts et le discours d’empathie bienvenu » du président de la République. S’il « partage le diagnostic posé », il trouve en revanche la réponse un peu courte quant aux actions que la France entend mener pour éviter l’embrasement au Proche Orient et ramener la paix dans la région. « Il nous dit qu’il a passé des coups de fil à ses homologues des pays voisins, mais on n’a toujours pas de réponse sur les actions concrètes qui vont être engagées », soupire-t-il.
Un constat partagé par le sénateur LR Roger Karoutchi. « Les Américains sont dans le concret et la France est dans le déclaratif », regrette-t-il alors que Washington est prête à envoyer un second porte-avions en Méditerranée pour contenir le risque d’embrasement. « Soit Emmanuel Macron parlait dès ce week-end, dimanche soir par exemple, soit il attendait d’avoir des choses à dire. J’ai un sentiment d’impréparation et d’inachevé ».
Qualifier les faits de « crimes contre l’humanité »
Roger Karoutchi note également qu’à aucun moment le président de la République n’a parlé de « crime contre l’humanité ». « Je ne le comprends pas, d’autant que sa ministre des Affaires étrangères a dit mercredi soir que nous étions très probablement face à de tels crimes. » Mercredi, lors de la séance de questions au gouvernement, le sénateur des Hauts-de-Seine a interpellé la Première ministre, Élisabeth Borne, pour lui demander d’utiliser une telle qualification à propos de l’attaque perpétrée samedi. Ce jeudi soir, Emmanuel Macron a évoqué « une haine meurtrière aveugle, un déchaînement de cruauté absolu ».
« Pour les crimes contre l’humanité, je lui ai posé la question aujourd’hui », glisse Hervé Marseille. Le patron des centristes du Sénat a été reçu dans la journée par Emmanuel Macron en sa qualité de président de l’UDI, avec les autres chefs des principales formations politiques. « « Il a reconnu que certains actes pouvaient être considérés comme des crimes contre l’humanité, mais cela doit être prouvé. Il s’agit d’une procédure complexe et internationale. Pour l’heure, la priorité n’est pas là. Nous avons beaucoup de dossiers à traiter avant de nous occuper de celui-là. »
« L’UE est dramatiquement absente »
Le centriste évoque notamment la perte d’influence de la France dans une région où elle a longtemps été implantée. « On ne peut que travailler avec les pays de la zone. Il faut reconnaître que l’Union européenne a été pleine de confusion ces derniers jours, il va falloir remettre un peu d’ordre à ce niveau », pointe-t-il. « Emmanuel Macron n’a évoqué ses partenaires européens qu’une seule fois », relève également Patrick Kanner. « L’UE est dramatiquement absente. Si elle ne doit être qu’une communauté économique… c’est que nous avons loupé quelque chose ».
Enfin, Emmanuel Macron a appelé à l’unité nationale, rappelant que des mesures de sécurité avaient été prises, notamment à l’attention des compatriotes de confession juive pour prévenir toute transposition du conflit sur le sol français. « 582 écoles et lieux de culte ont vu leur sécurisation accrue. 10 000 policiers et gendarmes sont mobilisés dans le cadre de l’opération Sentinelle », a-t-il indiqué.
« Nous sommes d’une vigilance absolue aussi face aux expressions de haine sur les réseaux sociaux », a encore martelé le chef de l’Etat, alors que le nombre d’actes antisémites est en recrudescence depuis plusieurs années. Pour rappel, la France abrite la première communauté juive d’Europe, et la troisième du monde après Israël et les Etats-Unis.
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