Les oppositions avaient saisi l’Arcom pour protester contre l’intervention du président de la République prévue jeudi au 20H00 de TF1 et France 2, également retransmise sur les chaînes info des deux groupes, LCI et franceinfo. A trois jours des européennes, elles y voient un soutien à la liste conduite par la candidate macroniste, Valérie Hayer.
« Tout ou partie des propos tenus lors de cette interview pourra être pris en compte” dans le temps de parole de la liste du camp présidentiel et les autres listes devront bénéficier en contrepartie d'”un accès équitable » aux antennes, a souligné le régulateur dans un communiqué.
L’autorité indépendante a indiqué mardi avoir écrit aux groupes TF1 et France Télévisions « afin qu’ils lui fassent connaître sans délai les dispositions qu’ils entendent prendre » pour équilibrer les temps de parole.
Ces dispositions doivent être prises « y compris de manière anticipée », précise l’Arcom. La campagne électorale prend fin vendredi à minuit et les candidats ne pourront ensuite plus s’exprimer publiquement.
Les prises de parole du Président de la République en période d’élections sont régies par des règles particulières. Elles stipulent que les interventions du chef de l’Etat qui « relèvent du débat politique lié aux élections, notamment celles qui comportent l’expression d’un soutien envers un candidat ou une liste de candidats », doivent être comptabilisées comme du temps de parole lié au scrutin. Dans ce cas, les autres listes doivent bénéficier « en contrepartie » d’un « accès équitable » à l’antenne.
Cela veut donc dire que, pour la même intervention, certains propos du président de la République peuvent être pris en compte au titre de la campagne électorale et d’autres non. Fin avril, l’Arcom avait estimé qu’un discours de près de deux heures de M. Macron à la Sorbonne au sujet de l’Europe devait être décompté dans son intégralité comme du temps de parole pour son camp.
En outre, l’Arcom a reçu lundi plusieurs petites listes candidates, inquiètes de ne pas bénéficier d’un accès équitable aux antennes. L’autorité « les a assurées de son entière vigilance », affirme-t-elle.
Depuis le 15 avril, les chaînes de télé et de radio sont tenues d’assurer un « accès équitable à l’antenne » entre les listes. Mais équité ne veut pas dire égalité : le temps d’antenne de chaque liste dépend de ses résultats aux précédentes élections, des sondages ou de sa capacité à « animer la campagne » (via par exemples des réunions publiques).