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Intérieur/Justice : « Je veillerai à avoir de bonnes relations avec Didier Migaud », veut rassurer Bruno Retailleau
Par Simon Barbarit
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C’est un attelage qui en a rendu dubitatifs plus d’un (lire notre article) samedi soir à l’annonce du gouvernement. Comment allait s’entendre le très droitier ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau et l’ancien socialiste, Didier Migaud à la Justice ? Dès lundi, le sénateur de Vendée a marqué son territoire, traçant un périmètre en dehors de son portefeuille. Sur TF1, il s’est élevé contre « l’inexécution des peines ». « Il faut construire des prisons. Ce n’est pas mon domaine mais j’en parlerai très librement avec Didier Migaud », a-t-il annoncé.
« Changer les lois, ce n’est pas atteindre à l’indépendance de la justice »
Au même moment sur France2, l’intéressé lui a rappelé « que la justice est indépendante dans notre pays et que c’est quelque chose qui est essentiel dans une démocratie ». « Il faut redonner confiance, justement, aux citoyens dans leurs institutions, dans la justice aussi parce qu’il y a le sentiment parfois que la justice est lente ou ne condamne pas suffisamment, (mais) ça n’est pas toujours exact », a-t-il souligné.
A son arrivée à la réunion du groupe LR du Sénat ce mardi, (Bruno Retailleau est encore sénateur pendant un mois), le ministre de l’Intérieur a considéré que ce débat police/ justice « était un classique ». « Je veillerai à avoir de bonnes relations avec Didier Migaud. On s’est déjà parlé et on se verra très régulièrement », a-t-il promis, ajoutant que le garde des Sceaux « avait raison ». « Il faut rappeler que dans une grande démocratie, la justice est indépendante, le principe de la séparation des pouvoirs est un principe de l’Etat de droit ». « Il faut aussi rappeler que les juges prennent des décisions en fonction des lois », s’est-il empressé d’ajouter.
« Je ne m’interdis aucun levier »
Il a ensuite précisé que vouloir changer les lois, « par exemple sur la justice des mineurs », ce n’est pas atteindre à l’indépendance de la justice ». « On doit » aux policiers « qui sont allés au front que les sanctions soient bien exécutées ».
En matière d’immigration, sur Europe 1, Bruno Retailleau a indiqué aussi qu’il « ne s’interdisait pas de prendre, notamment par la voie réglementaire, un certain nombre de dispositions ». « C’est un point que je suis en train de voir avec mes équipes, que ce soit d’ailleurs sur l’ordre public que sur l’immigration », a-t-il confirmé. « Je ne m’interdis aucun levier. Certes, il n’y a pas de majorité à l’Assemblée mais il y a une majorité de Français de droite et de gauche qui veulent qu’on reprenne le contrôle de l’hyperviolence, de l’insécurité, du désordre migratoire ».
Enfin, il a répondu à la mise en garde de la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet qui a dit craindre « un contournement du Parlement. « Pas de contournement du Parlement, dans la Constitution de Ve République, il y a différents articles qui renvoient soit au domaine législatif, soit au domaine réglementaire, il faut s’en tenir à cette distinction ».
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